C’est fait ! La tournée européenne de Solar Impulse s’est achevée hier avec un retour sans histoire à Payerne. L’équipe de Bertrand Piccard a su faire parler de son projet et démontrer que l’énergie solaire est pleine de ressources. Prochain objectif : le tour de la planète.

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    L'atterrissage du HB-SIA à Payerne, le 3 juillet à 19 h 42, devant des centaines de spectateurs. © Solar Impulse

    L'atterrissage du HB-SIA à Payerne, le 3 juillet à 19 h 42, devant des centaines de spectateurs. © Solar Impulse

    Hier, dimanche 3 juillet à 19 h 42, le HB-SIA, piloté par André Borschberg, s'est posé sur la piste de l'aéroport de Payerne. Doucement. Avec deux moteurs sur quatre (parce que cela suffisait...) et après 12 heures et 31 minutes de vol. Et surtout après un périple européen d'un mois et demi pour toute l'équipe de Solar ImpulseSolar Impulse.

    L'avion solaire avait quitté Payerne le 13 mai dernier à destination de l'aéroport international de Bruxelles, réussissant son premier vol international empruntant des espaces contrôlés. Le 14 juin, le HB-SIA repartait vers l'aérodrome du Bourget et s'y posait le soir.

    Dimanche 3 juillet 2011 : le HB-SIA s'envole de l'aérodrome du Bourget à 7 h 11. © Solar Impulse

    Dimanche 3 juillet 2011 : le HB-SIA s'envole de l'aérodrome du Bourget à 7 h 11. © Solar Impulse

    À Bruxelles comme au Bourget durant le Salon de l’aéronautique et de l’espace, l'avion solaire a suscité un grand intérêt du public et aimanté les caméras de télévision. On a pu mesurer ainsi la précision et la qualité du travail de l'équipe réunie autour de Bertrand PiccardBertrand Piccard, qui fait avancer pas à pas ce projet depuis des années.

    Après un tour de la Suisse, preuve est faite qu'un avion solaire peut voler sur des longues étapes. Auparavant, l'équipe de Solar Impulse avait démontré que l'avion solaire a suffisamment d'autonomieautonomie pour voler toute une nuit (courte, il est vrai lors de ce vol nocturnenocturne en juillet 2010).

    Adieu à la tour Eiffel. © Solar Impulse 
L’avion charge ses batteries au soleil avant le départ puis continue la charge durant le vol quand le soleil est suffisamment généreux. À chaque vol, André Borschberg s’est posé avec une grosse réserve d’électricité dans les batteries. Le seul accroc fut le vol avorté lors de la navigation Bruxelles-Paris, où l’avion, après une première tentative et un séjour à terre sous un ciel couvert, a été chargé avec une prise externe.
Le prototype HB-SIA n’a pas démérité
Ce périple européen a aussi souligné les contraintes d’un tel engin. Avec son envergure de 63,40 mètres, sa légèreté (1,6 tonne) et sa lenteur (70 km/h environ), le HB-SIA est sensible aux turbulences et au vent et n’a pas encore volé dans des conditions météorologiques difficiles. Le vol Bruxelles-Paris du 11 juin a ainsi dû être avorté à cause d’un vent contraire mais aussi d’une couverture nuageuse et d’un départ tardif qui empêchaient une bonne charge des batteries en vol.
 Bertand Piccard, heureux, face à André Borschberg, encore dans l'appareil qu'il vient de poser en douceur (ont dit « faire un kiss »). © Solar Impulse

    Adieu à la tour Eiffel. © Solar Impulse 

    L’avion charge ses batteries au soleil avant le départ puis continue la charge durant le vol quand le soleil est suffisamment généreux. À chaque vol, André Borschberg s’est posé avec une grosse réserve d’électricité dans les batteries. Le seul accroc fut le vol avorté lors de la navigation Bruxelles-Paris, où l’avion, après une première tentative et un séjour à terre sous un ciel couvert, a été chargé avec une prise externe.

    Le prototype HB-SIA n’a pas démérité

    Ce périple européen a aussi souligné les contraintes d’un tel engin. Avec son envergure de 63,40 mètres, sa légèreté (1,6 tonne) et sa lenteur (70 km/h environ), le HB-SIA est sensible aux turbulences et au vent et n’a pas encore volé dans des conditions météorologiques difficiles. Le vol Bruxelles-Paris du 11 juin a ainsi dû être avorté à cause d’un vent contraire mais aussi d’une couverture nuageuse et d’un départ tardif qui empêchaient une bonne charge des batteries en vol.


    Bertand Piccard, heureux, face à André Borschberg, encore dans l'appareil qu'il vient de poser en douceur (ont dit « faire un kiss »). © Solar Impulse

    Au sol, des logicielslogiciels de simulation permettent de prédire le « bilan carburant », entre consommation et production, et ce sont eux qui ont montré que le HB-SIA n'atteindrait pas Le Bourget. De même, le 1er juillet, le vol de retour a été annulé parce que les conditions (météométéo et contrôle aérien) ne permettaient pas un retour vers Le Bourget en cas de problème au milieu du vol.

    L'avion a aussi quelque mal à s'insérer dans le trafic dense et rapide d'un aéroport international. Les contrôles de Bruxelles et de Paris ont demandé des départs en tout début de matinée et des arrivées en soirée. Ainsi, le 14 juin, parti le matin de Bruxelles, l'avion n'a eu le droit que de se poser tard au Bourget, d'où... un détour par la Bourgogne.

    André Borshberg à Payerne dans les bras de Bertrand Piccard. © Solar Impulse

    André Borshberg à Payerne dans les bras de Bertrand Piccard. © Solar Impulse

    Or, ces vols ne sont que ces prémices, le but étant un tour du monde en 2014. On voit donc que l'objectif est ambitieux... Mais toutes les étapes du projet ont pour l'instant été franchies avec succès et ce n'est pas le HB-SIA qui volera pour ce long voyage. Son successeur, le HB-SIB, est déjà en cours de réalisation et bénéficiera de l'expérience accumulée depuis le premier vol, le 3 décembre 2009, et de tous ceux réalisés depuis, y compris, bien sûr, cette superbe tournée européenne qui vient de s'achever.