Le 9 juillet, le Français Hugues Duval traversait la Manche, aller et retour, dans un minuscule avion électrique, le Cri-Cri. Ce matin, c'était au tour du petit avion monoplace E-Fan, sur lequel Airbus travaille depuis plusieurs années, a effectué une traversée de la Manche, de Lydd, en Angleterre, jusqu’à Calais. Volant donc dans le sens inverse du vol historique de Louis Blériot en 1909, l’appareil a parcouru 74 km en 37 minutes.

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    L’E-Fan, monoplace à motorisation électrique, est un prototype étudié par Airbus pour servir de base à un avion d’école biplace puis, éventuellement, à un quadriplace. © Airbus

    L’E-Fan, monoplace à motorisation électrique, est un prototype étudié par Airbus pour servir de base à un avion d’école biplace puis, éventuellement, à un quadriplace. © Airbus

    Airbus poursuit son étude de l'aviation électrique et ambitionne toujours de construire un jour un avion de transport de ce type. Son prototype E-Fan a effectué son premier vol le 11 mars 2014 et sert de laboratoire volant. Il a volé depuis plus d'une centaine de fois. Aujourd'hui, aux mains du pilote d'essai Didier Esteyne, le petit appareil de 660 kgkg au total est parti de l'aéroport de Lydd en Angleterre, a traversé la Manche et s'est posé à Calais 37 minutes plus tard. La veille, le pilote Hugue Duval, sur un minuscule bimoteur, le Cri-Cri en version électrique avait lui aussi traversé la Manche en décollant... depuis un avion, un Broussard de l'attelage baptisé navette bretonne. L'avion est revenu se poser à Calais après avoir survolé la côte anglaise. Cet petit avion avait volé à 262 km/h en 2010, puis à 283 km/h en 2011.

    Pour cette traversée de la Manche, Didier Esteyne a volé à environ 1.000 m, soit bien au-dessus des 80 m de Louis Blériot qui avait dû grimper pour franchir les falaises de la côte de Douvres. Et l'E-Fan s'est posé sur la grande piste de l'aéroport de Calais-Dunkerque.

    Techniquement, le vol, pour cet avion qui a (seulement) près d'une heure d'autonomieautonomie maximale et qui volait dans le sens du ventvent (la direction inverse de celle de Louis Blériot en 1909), n'est pas un exploit en soi. Mais il montre la fiabilité de ce petit appareil très différent des avions classiques, réalisé en partie par l'entreprise Aéro-Composite Saintonge, et les progrès réalisés depuis la première version.

    Le Cri-Cri E-Cristalline, aux mains de Hughes Duval, le 5 septembre 2010, vient de battre le record de vitesse d'un avion électrique avec 262 km/h. Les mêmes atteindront 283 km/ en 2011. © Vincent Ollivier

    Le Cri-Cri E-Cristalline, aux mains de Hughes Duval, le 5 septembre 2010, vient de battre le record de vitesse d'un avion électrique avec 262 km/h. Les mêmes atteindront 283 km/ en 2011. © Vincent Ollivier

    L'avion électrique E-Fan est un bimoteur

    Monoplace de 9,5 m d'envergure pour 6,7 m de long, il ne pesait que 500 kg à vide à l'origine et utilise désormais des batteries lithium-ionbatteries lithium-ion, pesant 167 kg, venues remplacer les modèles lithium-polymère (et qui pesaient 137 kg). Elles sont logées dans les ailes, côté emplanture, donc probablement près du centre de gravité.

    Deux moteurs électriques, développant 60 kW au total, entraînent deux hélices carénées. Au sol, un troisième moteur électrique (6 kW) entraîne, lui, la roue unique du train d'atterrissage, située sous le fuselage. L'avion aurait une vitesse de croisière d'environ 150 km/h. Après cet E-Fan 1.0, Airbus espère commercialiser fin 2017 la version 2.0, biplace comme avion d'école en aéroclub. Suivrait une « 4.0 » quadriplace. Avec ces deux traversées historiques, l'avion électrique, balbutiant, prend peut-être son envol...