Dans un immense réfrigérateur est en train de refroidir un booster du futur SLS, le lanceur lourd de la Nasa qui devrait voler en 2018. La Nasa prépare un test des segments d'étanchéité installés entre les cinq éléments, semblables à ceux mis en cause dans la catastrophe de 1986. L'essai aura lieu à basse température, pour simuler un décollage en conditions très froides.

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    La Nasa poursuit les essais de son SLS (Space Launch System). Ce lanceur lourd devrait effectuer son premier vol en novembre 2018 avec le lancement d'une capsule Orion inhabitée. Les grandes pièces structurelles de l'étage principal seront achevées en juillet et les anciens moteurs principaux de la navette spatiale, qui seront utilisés sur ce premier vol, ont terminé leurs tests. La Nasa en est au second et dernier essai de qualification des cinq segments des propulseurs d'appoint, ou boosters. Orbital-ATK a commencé à le refroidir, par un séjour d'un mois dans un réfrigérateur « king size ». Fin juin, lorsqu'il sera à 4,5 °C, il sera mis à feu. L'essai montrera si, à cette température, ses performances restent optimales. Ce lanceur sera essentiellement utilisé pour les programmes américains d'exploration humaine du Système solaire

    Visiblement, le souvenir de la tragédie de la navette Challenger le 28 janvier 1986 est encore bien présent à la Nasa. Ce jour-là, 73 secondes après son décollage, la navette avait explosé, provoquant la mort de son équipage de sept astronautesastronautes. L'enquête montrera que les températures très basses de la nuit précédant le tir ont provoqué un rétrécissement et une perte d'étanchéitéétanchéité des joints installés entre les segments des boosters, ce qui provoqua le départ de flammes à l'origine de l'explosion.

     Dans sa version de base, le SLS, avec ses deux étages, aura une capacité de lancement de 70 tonnes en orbite basse. Avec l’utilisation d’un troisième étage (<em>Exploration Upper Stage</em>), cette capacité sera portée à 105 tonnes, et à 143 tonnes avec l’utilisation de boosters plus puissants. © Nasa

    Dans sa version de base, le SLS, avec ses deux étages, aura une capacité de lancement de 70 tonnes en orbite basse. Avec l’utilisation d’un troisième étage (Exploration Upper Stage), cette capacité sera portée à 105 tonnes, et à 143 tonnes avec l’utilisation de boosters plus puissants. © Nasa

    Le lanceur des vols habités américains

    Ce futur lanceur utilisera deux propulseurs d'appoint à ergolergol solidesolide directement dérivés des Solid Rocket Booster (SRB) de la navette spatiale. Seule différence, si les boosters pour la navette spatiale avait quatre segments d'appoint, ceux du SLS en auront cinq. Avec une hauteur de 54 m, ils seront les plus grands boosters jamais construits. Cet essai, d'une duréedurée de deux minutes avec pas moins de 82 paramètres mesurés, ne va bien sûr pas se focaliser sur la seule résistancerésistance de ces joints intersegments. Leur conception a d'ailleurs été revue après cet accidentaccident et le modèle actuel est moins sensible au froid. Cet essai doit permettre aux ingénieurs de comprendre les effets du froid sur le fonctionnement des moteurs et comment brûlent les ergols.

    Le premier vol d'essai du Space launch System est prévu en novembre 2018 lors d'Exploration Mission-1, la première mission d'OrionOrion. Pour ce lancement, seuls deux des cinq segments des boosters seront emplis d'ergols. Il s'agira d'un vol circumlunaire avec retour sur Terre au cours duquel le véhicule parcourra plus de 64.000 km au-delà de la LuneLune. L'objectif de cette mission consiste à valider à la fois les performances de ce nouveau lanceur lourd de la Nasa et celles de la capsule et de son module de service, construit par Airbus Defence and Space, avant son utilisation pour le vol habité. Quant à la première mission habitée, Exploration Mission-2, elle est prévue en 2021.