au sommaire


    Les médicaments génériques en accusation ?

    Les médicaments génériques en accusation ?

    Le vieux débat sur l'inefficacité supposée des médicaments génériques a été remis à l'ordre du jour dernièrement, dans les colonnes de notre confrère La Croix.

    Des cardiologuescardiologues, neurologues et autres praticiens hospitaliers affirment en effet constater des « problèmes d'efficacité et de tolérance avec ces copies de médicaments de marque. » Pour l'heure cependant, aucune étude « indépendante et incontestable » ne vient confirmer leurs propos.

    Alors que les ventes de génériques ne cessent de progresser en France -un médicament vendu sur cinq en 2006 était un générique contre un sur huit en 2005 - quelques médecins assurent en effet avoir « des soucis » avec ces médicaments.

    Et le quotidien de citer notamment, le Pr Yves Cotti, cardiologue au CHU de Dijon. Il assure que plusieurs de ses patients « qui étaient bien stabilisés ont vu leur fréquence cardiaque augmenter avec des génériques avant que tout rentre dans l'ordre avec la reprise du médicament original ». Un exemple parmi d'autres témoignages.

    De son côté Jean Marimbert, Directeur général de l'Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS), rappelle que les génériques ne sont pas des « médicaments au rabais ». Il ajoute également, qu' « ils sont surveillés de la même manière que les produits de marque. (...) Dans le domaine du médicament, on ne peut s'en tenir à des on-dit ou aux impressions de tel ou tel praticien » ajoute-t-il sévèrement. D'autant comme le confirme le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l'Académie de médecine, qu' « on ne recense rien de probant dans la littérature internationale contre les génériques ».

    Un débat instrumentalisé par des lobbies ?

    En revanche, le Pr Giroud -au même titre que le Pr Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l'hôpital Lariboisière à Paris- met en avant « un aspect psychologique bien connu des pharmacologues ». Il explique en effet que chez un patient, « le simple fait de penser qu'un médicament va peut-être moins bien marcher peut entraîner une moindre efficacité thérapeutique ».

    Quant à Gilles Bonnefond, président délégué de l'Union des Syndicats de PharmaciensPharmaciens d'officine (USPO), il est tout bonnement furieux. « II n'y a qu'en France qu'on entend ces critiques rétrogrades. (...) Il s'agit d'un combat d'arrière-garde derrière lequel on peut penser que se trouve l'industrie pharmaceutique. (...) ». Même si l'auteur de cette enquête souligne que « les médecins qui se posent des questions sur les génériques se défendent d'être instrumentalisés », il paraît évident qu'à ce stade le subjectif tient une place prépondérante dans ce débat...

    Source : La Croix, 21 novembre 2008 - Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé