Antidouleur le plus vendu en France, le paracétamol s’avère pourtant très toxique, voire potentiellement mortel, même à dose peu élevée. Il convient donc de prendre de grandes précautions lors de sa consommation.


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    Disponible notamment sous les marques Doliprane, Efferalgan ou Dafalgan, le paracétamol est l'antidouleur le plus vendu en France. Disponible en vente libre dans les pharmacies pour un prix modeste, il est pourtant loin d'être anodin. Lorsqu'il est métabolisé, le paracétamol entraîne la formation d'un composé hautement toxique, la N-acétyl p-benzoquinone imine (NABQI). Cette substance est normalement éliminée par le glutathion, une protéine produite par le foie. Mais cette dernière est rapidement saturée lorsque l'on dépasse la dose maximale et le NABQI empoisonne alors le foie.

    Paracétamol : la dose maximale recommandée

    Chez l'adulte, la dose journalière ne doit pas dépasser 3 ou 4 g, et pas plus d'un gramme par prise, à renouveler toutes les quatre à six heures. Chez l'enfant, elle doit se limiter à 60 mg par kgkg de poids et par jour. Cette dose maximale est encore plus basse lorsque les personnes sont dénutries, boivent de l'alcoolalcool ou souffrent d'une maladie du foie. Chez ces patients, même un léger dépassement peut s'avérer mortel.

    Associé à l’alcool, le paracétamol peut provoquer des atteintes irréversibles au foie. © bbstudio_ada - Fotolia
    Associé à l’alcool, le paracétamol peut provoquer des atteintes irréversibles au foie. © bbstudio_ada - Fotolia

    Surdosage au paracétamol : la première cause de greffe de foie en France

    En France, le surdosage au paracétamol est la première cause de greffe hépatique. La dose maximale peut être rapidement atteinte sans que l'on s'en rende compte. Quelques jours à plus de 4 ou 5 g additionnés de soirées bien arrosées, ou la prise simultanée de médicaments antirhume contenant eux aussi du paracétamol peuvent ainsi être fatals. Mais ce n'est pas tout : même à dose « normale », le paracétamol pris plusieurs fois par jour sur une longue période (plus de deux semaines) augmenterait de 20 % les risques de maladies cardiovasculaires, infarctus et AVCAVC, selon une étude de la revue Annals of the Rheumatic Diseases de 2016. Cet antidouleur est également suspecté dans l'apparition de l'asthme infantile.

    Une consommation en hausse

    Malgré ces dangers, les Français achètent de plus en plus de paracétamol : sa consommation a augmenté de 140 % entre 2006 et 2015, et particulièrement les forts dosagesdosages, rapporte une étude du British Journal of Pharmacology. Ceci dit, en prenant en certain nombre de précautions, le paracétamol reste le meilleur antidouleur en termes d'efficacité, selon le magazine 60 millions de consommateurs. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l'ibuprofèneibuprofène et surtout l'aspirineaspirine présentent des risques secondaires encore plus élevés.