Certains bruits stridents nous semblent insupportables : une craie… ou des ongles qui glissent sur un tableau, par exemple. Les causes de l’inconfort ressenti sont à chercher aussi bien dans la physiologie de l’oreille humaine que dans la psychologie.

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    La craiecraie qui glisse sur le tableau émet un bruit dont les fréquences se situent entre 2.000 et 4.000 hertzhertz. Ces fréquences ne sont pas rares dans la vie quotidienne puisqu'elles sont proches de celles de la voix dans les aigus. Les jeunes enfants pleurent surtout dans cette gamme sonore. Or, la forme du conduit auditif a tendance à provoquer la résonance de ces sons. C'est de là que viendrait au moins une partie de la gêne occasionnée.

    Son : l'oreille et le réflexe stapédien

    Parce que le crissement de la craie nous prend souvent par surprise, l'oreille ne déclenche pas le réflexe de protection dit « stapédien » qui a normalement lieu lorsqu'un son dépasse les 80 décibels.

    Le son que la craie produit sur le tableau est formé d'une suite d'impulsions particulièrement courtes, entre 4 et 5 millisecondes (ms). Or, pour que le réflexe stapédien puisse se déclencher, il faut que l'impulsion sonore dure au moins entre 6 et 8 ms. Le crissement de la craie pénètre donc l'oreille interne jusqu'au cerveau, qui déclenche une sensation désagréable.

    Crissement de craie et bruit d'ongles sur le tableau

    Au-delà de l'aspect purement anatomique, la sensation désagréable que provoque le glissement d'une craie ou d'un ongle sur un surface semble aussi avoir une origine psychologique. Des études ont en effet montré que, lorsque l'on diffuse à l'aveugle de tels sons à deux groupes de volontaires, ceux auxquels on a fait croire qu'ils allaient entendre des notes de musique contemporaine ont eu un ressenti nettement moins désagréable ! Ce même si les indicateurs objectifs de stress (pulsation cardiaque, tension artérielletension artérielle, etc.) restaient impactés.