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Vincent Fleury

Vincent Fleury

Chercheur Physique Matière Condensée

1964 -

A propos du site Futura-sciences. J'encourage bien entendu toute initiative de qualité comme celle de ce site. J'ai eu l'occasion de le visiter, et il démontre un réel souci de bonne information, variée, mise à jour régulièrement, donnant la parole à divers acteurs, etc. Bref, un site très recommandable. Il est très important par les temps qui courent de contribuer à la diffusion des connaissances scientifiques. Les raisons sont multiples. Tout d'abord, il y a autour de nous quantité d'appareils ou de techniques qui font appel aux connaissances scientifiques, et il est tout de même préférable de savoir un peu comment les choses marchent (par exemple : l'IRM médicale, les rayons X, les ondes des portables etc.). En second lieu, des questions scientifiques touchent à des enjeux de société, pour lesquels les décisions finales sont du ressort de la politique, donc, au bout du compte du citoyen (tant qu'on vit en démocratie). Vous serez amené, indirectement ou directement, à faire des choix, de préférence "en connaissance de cause". Enfin, et c'est triste à dire, nous vivons une époque, me semble-t-il, où les activités humaines les plus nobles n'ont plus trop droit de cité dans les médias de grande diffusion, qui préfèrent la rigolade et la trivialité (on n'ose pas dire l'abêtissement", de peur de passer pour un vieux schnok réac). Si je puis me permettre de donner deux exemples : les seules fois où j'ai entendu citer la revue scientifique Nature au journal de france inter, c'était une fois pour évoquer une petite brève de Nature expliquant le mécanisme de la "ola" dans les stades, et une seconde fois pour évoquer un mathématicien qui a calculé les différentes façon de lacer ses souliers. Si j'évoque ces deux exemples c'est pour dire que, en règle générale, le contenu intellectuel des émissions de grande écoute est quasi inexistant, et que, lorsqu'on évoque la science, c'est souvent au détour de petites choses risibles, ce qui, dans le fond, n'est pas très bon signe. Pour finir, je dirais que, comme toute activité humaine, la science (et les scientifiques) est critiquable, mais cette critique n'a de sens que si l'on est informé. Dernière minute : pour me contredire, et c'est très bien, France inter vient d'accorder une longue interview à l'astronome de l'Institut d'Astrophysique de Paris, Alfred Vidal-Madjar à propos de la découverte d'une exo-planète. J'en suis très heureux. Cette découverte est fascinante, et c'est bien que la radio en parle. Mais j'en suis heureux pour une autre raison : j'ai édité son livre "Il pleut des planètes" chez Hachette, il y a quatre ans... à l'époque, les médias n'en avaient pas beaucoup parlé.

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Biographie

J'ai 39 ans, je suis marié et père de famille (deux enfants). Je suis né en Tunisie, puis j'ai vécu en amérique du sud avec mes parents. Je suis rentré en France en 1972, et j'ai suivi des études normales, jusqu'à un doctorat de physiquephysique. J'ai régulièrement travaillé dans l'édition, en parallèle avec mes recherches scientifiques. Ainsi, j'ai écrit dans la Recherche, j'ai rédigé des notices d'encyclopédie, type "Universalis" et des livres de vulgarisation, en sus de mon activité scientifique proprement dite. Je suis chargé de recherche au CNRS, et je travaille au laboratoire de Physique de la MatièreMatière Condensée, à l'Ecole Polytechnique

Quelques idées sur ce que je fais.

L'étude de la morphogenèsemorphogenèse est une branche de la physique, comme de la biologie, qui cherche à comprendre par quels mécanismes une forme apparaît et se developpe. Il existe bien entendu un nombre illimité de formes possibles, et toutes ne sont pas des objets d'étude pour physiciensphysiciens. Pour ma part, je me suis attaché à étudier et comprendre les structures arborescentes. J'ai d'abord beaucoup étudié des systèmes physiques minérauxminéraux ou métalliques donnant des croissances de "dendritesdendrites", c'est-à-dire des cristallisations branchues, comme celle ci-dessous. Il s'agit ici d'une cristallisation de siliciumsilicium.

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Puis, j'ai essayé d'appliquer "l'artillerie lourde" de la physique à des systèmes biologiques, car on s'est assez tôt aperçu qu'il y avait des points communs entre ces croissances purement physiques, et des croissances biologiques, comme la croissance des vaisseaux sanguins ou des reinsreins. Depuis quelques années j'étudie donc la formation des vaisseaux et des organes, comme le poumonpoumon ou le rein, mais avec un regard de physicien. Plus récemment encore, je me suis intéressé à la formation des doigts, plus particulièrement en rapport avec les empreintes digitalesempreintes digitales. Je cause de tout ça dans mon livre "Des pieds et des mains", paru en février 2003 chez Flammarion.