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Annabel  Simon-Levert

Annabel Simon-Levert

Chercheur biomolécules marines

J’ai débuté ma « carrière scientifique » avec l’arrivée d’internet. Je me suis donc rapidement rendu compte de l'intérêt de ce media pour la diffusion des résultats à la communauté scientifique. Les informations qu'il fallait chercher pendant des jours sont maintenant accessibles en quelques minutes. Mais il me semble qu’il est également notre devoir d’expliquer nos recherches en les rendant accessibles à un large public. C’est ce que nous offre Futura-Sciences. Longue vie à ce site qui permet de diffuser des articles de vulgarisation scientifique de haute qualité. Novembre 2007

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Biographie

J’ai un parcours plutôt atypique puisque j’ai débuté ma thèse sans avoir suivi une formation universitaire.

J'ai obtenu un premier BTS agricole, appelé ANABIOTEC (Analyses Biologiques et BiotechnologiesBiotechnologies), sur la région lyonnaise, en deux ans, formation qui m'a permis d'acquérir les techniques de laboratoire, aussi bien en chimiechimie qu'en biologie. J'ai ensuite obtenu un second BTS en productions aquacoles, en bretagne, de manière à me rapprocher du monde marin.

J'avais envie de travailler sur les moléculesmolécules d'origine marine et c'est avec cette envie que j'ai rencontré Bernard BANAIGS. Avec lui et son équipe, j'ai entrepris un diplôme de l'école pratique des hautes études, formation qui dure deux années et qui se termine par l'obtention d'un diplôme bac + 5. A la suite de cette formation, j'ai demandé à pouvoir m'inscrire en thèse par dérogation (n'ayant pas le DEA).

J'ai alors réalisé ma thèse au sein du Laboratoire de Chimie des Biomolécules et de l'Environnement (LCBE) à l'Université de Perpignan Via Domitia. Pendant toutes ces années, je suis restée à l'interface de la chimie et de la biologie, faisant le lien entre les chimistes du LCBE et les nombreux biologistes avec lesquels je collabore. J'ai obtenu ma thèse au mois de Juin 2007.

Depuis le mois d'octobre, j'ai un contrat d'ATER depuis octobre 2007 (Attaché Temporaire d'Enseignement et de Recherche) à l'Université de Perpignan Via Domitia. Ce contrat me permet, d'une part de poursuivre mes travaux de recherche, notamment sur la caractérisation du mode d'action de certains composés que j'ai pu étudier, et d'autre part, de donner des cours et des Travaux Pratiques à des étudiants de l'université. J'enseigne essentiellement la chimie analytique.

En parallèle de mes activités d'enseignement et de recherche, je participe également à la diffusiondiffusion de l'information scientifique par des animations dans des écoles et lors de manifestations telles que la fête de la science.

- Productions scientifiques

Pour valoriser ses recherches, un chercheur doit publier ses résultats dans des revues scientifiques internationales, participer à des congrès en communiquant par des affiches (posters) et par des conférences.

- Publications :

-- Simon-Levert A., Aze A., Bontemps-Subielos N., Banaigs B. and Geneviere A.M. 2007. Antimitotic activity of methoxyconidiol, a meroterpene isolated from an ascidian. Chem. Biol. Inter. 168 : 106-116.

-- Simon-Levert A., Arrault A., Canal C., Bontemps-Subielos N. and Banaigs B. 2005. Meroterpenes from the ascidian Aplidium aff. densum. J. Nat. Prod 68 : 1412-1415.

- Communications orales

-- Simon-Levert A. Activités antiprolifératives de nouveaux méroterpènes isolés de l'ascidie Aplidium aff. densum. 18èmes journées Franco-Belges de Pharmacochimie. 3-4 Juin 2004. Université du Luxembourg.

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métier

Je n’ai pas vraiment de journée type mais plutôt plusieurs types d’activités : recherche et enseignements. Lorsque je commence une activité, celle-ci peut m’occuper quelques jours à quelques semaines. 1 - Recherche Je travaille à l’interface de la chimie et de la biologie marine.  La partie chimie de mon travail est réalisée au sein de mon laboratoire, le Laboratoire de Chimie des Biomolécules et de l’Environnement, une jeune équipe d’accueil de l’université de Perpignan Via Domitia. Il s’agit pour moi de réaliser les premières étapes de la recherche de nouveaux composés dans les organismes marins. Nous travaillons surtout sur les ascidies mais également sur des éponges, des cyanobactéries. Une fois que les organismes ont été récoltés (lors de missions de collecte, par les membres du laboratoire ou par d’autres collègues avec lesquels nous collaborons), ceux-ci sont conservés dans de l’alcool ou lyophilisé. La première étape consiste à extraire l’ensemble des composés présents dans l’organisme. Cette extraction est réalisée à l’aide de solvants. Il faut ensuite aller rechercher les molécules actives dans cet extrait. Cette partie du travail se fait également au laboratoire. Je réalise ce qu’on appelle un fractionnement biodirigé. Nous nous intéressons à l’extrait et aux fractions qui sont capables d’empêcher la croissance des bactéries ou la division des œufs d’oursin par exemple. J’aime bien prendre l’image de l’entonnoir pour illustrer la purification de composés. Nous partons d’un ensemble très riche de nombreuses molécules (constituant l’organisme lui-même, telles que les lipides ou les protéines mais également les composés qui nous intéressent et qui participent au fonctionnement de l’organisme mais qui ne sont pas essentiel, les métabolites secondaires) pour obtenir une ou (une famille de) molécule pure. Ces étapes de purifications se font par des techniques appelées de séparation (en phase solide, liquide, chromatographiques). Une fois que j’ai obtenu un ou des composés purs (il faut souvent plusieurs centaines de grammes d’organisme pour obtenir seulement quelques milligrammes de composés purs), je passe le relais aux chimistes organiciens du laboratoire qui vont déterminer la structure du composé. Avec de la chance, il s’agit de composés dont la structure n’a jamais été décrite. Il faut alors publier ces résultats dans des revues scientifiques internationales. Une autre partie de mon travail est la recherche d’activités biologiques. Le laboratoire dans lequel je travaille n’étant pas équipé pour la biologie, je me déplace souvent, pour des périodes plus ou moins longues, dans d’autres structures, françaises ou étrangères, pour réaliser ces projets. Il s’agit dans un premier temps de démontrer le rôle écologique des composés purifiés (est ce que les composés sont capables de protéger l’organisme producteur de la prédation, de la colonisation … ?). Ensuite, nous essayons d’en déterminer le potentiel antiprolifératif, c'est-à-dire de déterminer la capacité de la molécule à empêcher la prolifération de bactéries, d’œufs d’oursins (les œufs d’oursins sont de très bons modèles d’étude, pour déterminer la capacité antiproliférative des molécules mais également de très bons modèles d’étude de modes d’action) et de cellules cancéreuses. Enfin, j’essaye de déterminer le mode d’action des composés les plus actifs. Dans le dossier que je présente, je vous parle de la communication chimique. La communication au sens large est primordiale pour réaliser ce type de recherches. En permanence je suis en contact avec mes collègues pour réfléchir à la façon de faire avancer les travaux. Cette communication est grandement facilitée à l’heure actuelle avec internet. 2 - Enseignements Enfin la dernière partie de mes activités est l’enseignement. Je suis ATER depuis octobre 2007 (Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche) et j’enseigne la chimie analytique à des étudiants, de la première année de Licence à la dernière année de Master. L’essentiel de mes enseignements se fait pour le moment sous forme de Travaux-Pratiques. Une partie des activités d’enseignements se fait donc en amont, afin de préparer les TP de manière à ce que les étudiants ne refassent jamais la même activité et qu’ils aient l’opportunité de découvrir un maximum de techniques. Outre les cours en eux-mêmes, une autre partie se fait également en aval pour corriger les copies, préparer les examens… Il est également important d’être à la disposition des étudiants pour leur expliquer les éventuels points qu’ils n’ont pas compris en cours.