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    Avant d'aborder les questions spécifiques à la prise en charge de l'enfant précoce, arrêtons-nous sur la notion de précocité intellectuelle et précisons le sens des termes utilisés dans ce dossier. L'auteur de ce dossier, Ladislas KissLadislas Kiss, psychiatre et consultant pour l'Association française pour les enfants précoces (AFEP), nous éclaire de son expérience auprès des enfants surdoués.

    Jeune enfant très concentrée. © Masterstudio, Pixabay, DP
    Jeune enfant très concentrée. © Masterstudio, Pixabay, DP

    Enfant intellectuellement précoce, enfant précoce, doué, surdoué (gifted en anglais), enfant talentueux, prodige, ayant un don ou un « surdon », présentant une douance, enfant à aptitude élevée ou enfant à haut potentiel (high ability en anglais), à quotient intellectuel élevé, etc. sont tous à nos yeuxyeux des termes sensiblement équivalents.

    Ils reflètent les diverses facettes de fonctionnement d'un petit nombre d'enfants (1 à 2 par classe) à l'intelligence élevée touchant les sphères idéo-affectives ou praxiques. Pour simplifier l'exposé, nous n'utiliserons que les termes d'« enfant intellectuellement précoce » (EIP) ou « à haut potentiel », termes assez limités à mettre en avant préférentiellement le potentiel ou les compétences logico-mathématiques d'un enfant.

    Les termes « enfant précoce », « enfant surdoué », « enfant prodige » ou « à haut potentiel » reflètent la même notion. © boldorak2208, Flickr CC by nc-sa 2.0
    Les termes « enfant précoce », « enfant surdoué », « enfant prodige » ou « à haut potentiel » reflètent la même notion. © boldorak2208, Flickr CC by nc-sa 2.0

    Les enfants intellectuellement précoces et hyperaffectifs

    Cependant, nous ferons une allusion à une sous-catégorie particulièrement sensible sur le plan émotionnel qu'on pourrait appeler « enfant intellectuellement précoce et hyperaffectif » (EIPH). Tâchons de faire partager le plus clairement et simplement possible les observations et les visions croisées du médecin psychiatre, du psychothérapeutepsychothérapeute avec celles de l'enseignant et de l'éducateur en toute connaissance de l'influence déterminante de la manière d'être et de fonctionner de chacun, ainsi que du climatclimat d'une école, sur le vécu et le destin de ces enfants.

    Une approche multiple de la notion d'enfant précoce

    Nos propos seront largement confortés par les données actuelles concernant le fonctionnement de ces enfants, adolescents et adultes dont le haut potentiel intellectuel nous interroge sous les divers aspects de la neurobiologie, de la psychologie, de l'éducation, de l'enseignement et de la sociologie.

    Pour parler des enfants intellectuellement précoces, nous dirions qu'il s'agit plutôt d'enfants hyperéveillés sur le plan neurosensoriel comme l'attestent la clinique et certaines études sur la conduction nerveuse cérébrale. Sous cet angle, les écrits de Laurence Vaivre-Douret (docteur en psychologie du développement) font état de recherches scientifiques récentes qui semblent statistiquement confirmer l'existence chez les enfants précoces de particularités neurofonctionnelles et neuroanatomiques cérébrales susceptibles d'expliquer certains faits cliniques.

    Les résultats de ces recherches se fondent sur l'étude des potentiels évoqués, la vitesse de traitement de l'information, la mesure des mémoires à court, moyen et long termes, l'importance des cellules glialescellules gliales et, dans certains cas, sur le caractère plus au moins génétiquement déterminé de la précocité. Bien sûr, ces résultats restent préliminaires et demandent à être nuancés et pris avec beaucoup de précautions.