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    La plupart des droguesdrogues sont aujourd'hui interdites à la consommation. Mais toutes ne sont pas illicites, certaines étant même prescrites à des fins curatives. Ils convient donc de les classer en fonction de leurs effets mais aussi de leur statut légal...

    Les cigarettes sont aussi considérées comme une drogue. © Swapan Photography, Shutterstock

    Les cigarettes sont aussi considérées comme une drogue. © Swapan Photography, Shutterstock

    Plusieurs scientifiques ont tenté de classer les plantes et leurs dérivés suivant leurs effets sur l'Homme. On peut citer notamment la classification de Lewin au milieu des années 1930. Plus récemment, le psychiatre Pierre Denicker, sous l'égide de son confrère Jean Delay, les répartit en les séparant en trois grandes classes : les sédatifs, les excitants et les perturbateurs du psychisme.

    - Sédatifs : Ils regroupent les hypnotiqueshypnotiques (barbituriques ou non), les neuroleptiquesneuroleptiques (parmi lesquels les phénothiaziniques, les réserpiniques entre autres), les tranquillisants mineurs et sédatifs classiques, et les antiépileptiquesantiépileptiques.

    - Excitants : On y trouve les stimulants de la vigilance dont les amphétamines et autres amines, les antidépresseursantidépresseurs comme les IMAOIMAO (Inhibiteurs des monoamines oxydases) et les autres excitants de la caféinecaféine au tabac en passant par le bétel, le khat, la noixnoix de cola.

    - Perturbateurs du psychisme : Ceux-là comprennent les hallucinogènes (peyotl et mescaline, chanvre et dérivés, amanites...), les délirogènes, les stupéfiants - autrement dit l'opium dans tous ses états et la cocaïne, l'alcool et sa famille au sens large (éther, chloroforme, benzène...).

    D'autres substances ont été découvertes voire synthétisées depuis lors, mais toutes peuvent être classées à l'intérieur de ces grandes catégories établies grâce à la naissance et aux progrès d'une discipline : la psychopharmacologie. C'est le cas des amphétamines, regroupées avec la cocaïne sous le terme de psychostimulants car ils activent ; le corps et l'esprit de l'individu de manière comparable en première approximation... Toutes les drogues sont des substances psychoactives (qui agissent sur le cerveaucerveau), appelées encore psychotropespsychotropes (qui modifient le fonctionnement cérébral). Certaines sont des stimulants (elles activent les réponses comportementales de l'individu, sa consommation d'énergieénergie, son éveil...) quand d'autres ont des effets sédatifs (barbituriques par exemples) ou hallucinogènes (psychobiline...).

    Image du site Futura Sciences
    Classification des drogues selon leurs effets par Yves Pelicier et Jean Thuillier. En 1991, ce médecin et ce psychiatre reprennent la classification selon Delay et Deniker pour la moderniser.

    La notion de drogues est dans notre société intimement liée au code pénal. Alors qu'historiquement cette notion se référait à une préparation d'apothicaireapothicaire, le terme de drogues se rapporte maintenant très généralement dans le langage courant aux substances interdites. Cependant, parmi toutes les drogues listées précédemment, nombre d'entre elles ne sont pas hors la loi, même si toutes disposent d'un cadre légal.

    - Substances illicites : en France, en accord avec les conventions internationales, certaines substances sont illicites. Leur production, leur vente, leur détention et bien sûr leur usage sont interdits par le code pénal. C'est le cas notamment de l'héroïne, de la cocaïne, du cannabiscannabis et de l'ecstasy.

    Drogues licites et drogues illicites... Vision simplifiée des drogues licites et illicites. La consommation du cannabis est, par ordre décroissant, plus importante que celle des psychostimulants, des opiacés et des hallucinogènes. Les drogues licites seraient de loin en tête si on les comparait aux substances proscrites.

    Drogues licites et drogues illicites... Vision simplifiée des drogues licites et illicites. La consommation du cannabis est, par ordre décroissant, plus importante que celle des psychostimulants, des opiacés et des hallucinogènes. Les drogues licites seraient de loin en tête si on les comparait aux substances proscrites.

    - Substances prescrites : de nombreux produits sont autorisés, mais doivent être prescrits par des professionnels de la santé. Leurs effets psychoactifs sont connus et aident au traitement de diverses pathologiespathologies comme les troubles du sommeiltroubles du sommeil, l'anxiété, la dépression entre autres. Un contrôle strict de la production et de la vente est réalisé. C'est le cas de la morphine et de certains dérivés, des benzodiazépinesbenzodiazépines... Cependant, il existe des détournements notamment avec la morphine et ses dérivés.

    - Substances autorisées : on pense tout de suite aux deux drogues les plus répandues et mortelles de notre société, l'alcool et le tabac. Ces produits sont licites et leur vente autant que leur consommation sont libres. Cependant leur production et leur usage sont de plus en plus réglementés.

    De la même manière, le concept de drogues douces et de drogues dures ne présente pas une réalité scientifique sous-jacente évidente. Cette distinction a été créée pour séparer les substances suivant les risques liés à leur prise et les dépendances qu'elles engendrent. Mais le point commun à toutes ces substances est l'abus, c'est-à-dire la perte de contrôle sur la consommation. Les risques et autres dépendances sont bien entendus conditionnés par la quantité utilisée et la fréquencefréquence des prises !

    Classification des drogues selon leurs effets par Lewin. Dans les années 1930, Louis Lewin, un pharmacologue allemand, donne une première classification des drogues suivant l’effet dominant observé.

    Classification des drogues selon leurs effets par Lewin. Dans les années 1930, Louis Lewin, un pharmacologue allemand, donne une première classification des drogues suivant l’effet dominant observé.

    Le saviez-vous ? La loi Evin en France

    Cette loi de 1991 visant à diminuer le tabagisme et l'alcoolisme dans la population française entraîne deux bouleversements fondamentaux. Le premier est l'interdiction de fumer dans les lieux publics sauf dans des zones délimitées à cet effet, mais qui n'existent plus depuis le 1er janvier 2008. Le second réglemente sévèrement le marketing autour de l'alcool en limitant ainsi l'incitation à la consommation à destination des jeunes notamment. La vente d'alcool, autorisée jusqu'à récemment aux plus de 16 ans, est maintenant interdite à tous les mineurs de moins de 18 ans.