au sommaire


    Dans notre organisme, le système immunitairesystème immunitaire est chargé d'éliminer les micro-organismesmicro-organismes intrusifs mais aussi les cellules qui changent d'identité, comme les cellules tumorales.

    Figure 26. La surveillance du système immunitaire. Les cellules de notre organisme présentent à leur surface des antigènes qu’elles positionnent sur leur CMH pour qu’ils soient reconnus par le récepteur TCR des lymphocytes. Un antigène du soi d’une cellule normale ne provoque pas de réaction immunitaire. Un antigène du non-soi comme ceux présentés par les cellules cancéreuses entraîne une réaction immunitaire qui active la destruction de toutes les cellules qui présentent cet antigène à leur surface. © Grégory Ségala

    Figure 26. La surveillance du système immunitaire. Les cellules de notre organisme présentent à leur surface des antigènes qu’elles positionnent sur leur CMH pour qu’ils soient reconnus par le récepteur TCR des lymphocytes. Un antigène du soi d’une cellule normale ne provoque pas de réaction immunitaire. Un antigène du non-soi comme ceux présentés par les cellules cancéreuses entraîne une réaction immunitaire qui active la destruction de toutes les cellules qui présentent cet antigène à leur surface. © Grégory Ségala

    La surveillance des tissus par le système immunitaire

    Les cellules de notre organisme sont contrôlées en permanence par le système immunitaire qui est le système de défense de notre corps, chargé de surveiller si des cellules sont infectées par un organisme pathogènepathogène ou si elles sont cancéreuses.

    Cette surveillance s'effectue grâce à la présentation de fragments de molécules présentes dans la cellule : ces fragments sont appelés des antigènesantigènes (Figure 26). Les antigènes, positionnés à la surface de la cellule sur une protéineprotéine de présentation des antigènes : le complexe majeur d'histocompatibilitécomplexe majeur d'histocompatibilité (CMH), sont présentés aux cellules du système immunitaire.

    Une cellule saine présente à sa surface des antigènes qui sont reconnus comme appartenant à notre organisme. Cette reconnaissance peut être effectuée par les lymphocyteslymphocytes effecteurs du système immunitaire grâce à un récepteur à leur surface : le TCR (T Cell Receptor : récepteur des lymphocytes). Ces antigènes sont appelés les antigènes du soi. Si une cellule est cancéreuse, une partie des antigènes qu'elle présente provient de molécules mutées. Ce sont des antigènes du non-soi qui sont reconnus par les lymphocytes effecteurs comme étrangers à notre organisme. Les lymphocytes effecteurs sont alors activés contre les cellules cancéreuses et ils éliminent les cellules cancéreuses reconnues.

    Les mécanismes d’échappement de la réponse immunitaire

    Les cellules cancéreuses parviennent à échapper à la surveillance du système immunitaire de différentes façons. Des cellules cancéreuses ne produisent plus le CMH, ce qui cause une absence de présentation d'antigènes à leur surface (Figure 27). Du point de vue du système immunitaire, ces cellules cancéreuses deviennent invisibles et ne peuvent plus être éliminées par les lymphocytes effecteurs.

    Figure 27. Échappement de la réponse immunitaire par les cellules cancéreuses. Les cellules cancéreuses peuvent supprimer l’expression du CMH ou être peu immunogènes pour devenir invisibles vis-à-vis du système immunitaire. Elles peuvent aussi créer un microenvironnement tumoral immunosuppresseur qui inhibe l’immunité antitumorale. © Grégory Ségala

    Figure 27. Échappement de la réponse immunitaire par les cellules cancéreuses. Les cellules cancéreuses peuvent supprimer l’expression du CMH ou être peu immunogènes pour devenir invisibles vis-à-vis du système immunitaire. Elles peuvent aussi créer un microenvironnement tumoral immunosuppresseur qui inhibe l’immunité antitumorale. © Grégory Ségala

    Une tumeurtumeur est hétérogène puisqu'elle est composée de plusieurs populations de cellules cancéreuses. Certaines cellules cancéreuses peuvent être peu immunogènes, c'est-à-dire qu'elles ont une faible capacité à activer le système immunitaire car elles présentent peu ou pas d'antigènes du non-soi à leur surface. Elles présentent surtout des antigènes du soi. Par conséquent, ces cellules ont une plus forte capacité à échapper à la surveillance du système immunitaire et sont sélectionnées naturellement pour cet avantage.

    Les cellules cancéreuses peuvent aussi échapper à la surveillance du système immunitaire en empêchant sa mobilisation contre la tumeur. Dans ce cas, la tumeur génère un microenvironnement immunosuppresseur, qui empêche son infiltration par les cellules du système immunitaire responsables de la reconnaissance et de la mort des cellules cancéreuses, comme les lymphocytes effecteurs. En revanche, la tumeur favorise le recrutement de cellules de l'immunitéimmunité qui inhibent la réponse immunitaire antitumorale comme les macrophagesmacrophages et les lymphocytes régulateurs. Ces stratégies de contournement du système immunitaire permettent à la tumeur de se développer en toute illégitimité.