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    Les additifs alimentairesadditifs alimentaires sont très suivis et contrôlés pour s'assurer de leur non-dangerosité pour les consommateurs. Certains de ces additifs sont-ils malgré tout potentiellement dangereux ? Faisons le point sur l'aspartameaspartame, le caramel colorant, les parabènesparabènes, le propylène glycol et la saccharine.
     <br />L’acide citrique, ou E330, est une molécule retrouvée naturellement dans le citron. Cet additif alimentaire a été accusé à tort de toxicité. © Flipser - Shutterstock
     
    L’acide citrique, ou E330, est une molécule retrouvée naturellement dans le citron. Cet additif alimentaire a été accusé à tort de toxicité. © Flipser - Shutterstock

    Dans un communiqué daté de 2006, l'Institut de cancérologie Gustave Roussy alertait sur la circulation d'un document mensonger présentant une liste de substances dont près d'une vingtaine qualifiées de « toxiques », « cancérigènes » ou de « suspectes ». « Il est illustré tout particulièrement par le cas de l'additif E330, présenté comme le plus dangereux, alors qu'il s'agit simplement de l'acide citriqueacide citrique qui existe en abondance à l'état naturel dans les agrumes » rappelle l'IGR. « La France est l'un des rares pays à pratiquer le système des listes positives dans ce domaine, c'est-à-dire qu'il est interdit d'employer, dans l'alimentation humaine et animale, tout additif (colorant, conservateur, etc.) qui ne soit pas sur les listes officielles d'autorisation d'emploi. » Selon la législation européenne, les additifs doivent donc être autorisés avant de pouvoir être utilisés dans les aliments. Pour être autorisés, ils doivent être « nécessaires », et surtout sans danger pour les consommateurs.

    Pourtant, tous les additifs ne sont pas totalement inoffensifs ou manquent parfois d'études sérieuses et fiables permettant d'assurer leur innocuité. Ainsi, certains sont autorisés dans tous les pays, d'autres non, et si beaucoup sont encore étudiés, certains font l'objet d'études renforcées. Avant fin 2020, l'ensemble des additifs alimentaires autorisés dans l'Union européenne devront faire l'objet d'une réévaluation par l'Autorité européenne de sécurité des alimentsAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). 

     <br />L’aspartame fait l’objet d’une inquiétude de certains scientifiques et bénéficie d’un suivi particulier de l’EFSA. © Benjah-bmm27, Wikimedia, domaine public
     
    L’aspartame fait l’objet d’une inquiétude de certains scientifiques et bénéficie d’un suivi particulier de l’EFSA. © Benjah-bmm27, Wikimedia, domaine public

    Aspartame (E951)

    L'aspartame, un édulcorant très répandu, possède un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du sucresucre (le saccharosesaccharose). Depuis plus de vingt ans, cette substance inquiète certains scientifiques, une inquiétude qui s'est transmise aux consommateurs. 

    En 2009, l'EFSA avait conclut qu'il n'existait pas d'élément indiquant un potentiel génotoxiquegénotoxique ou cancérigène de l'édulcorant aspartame et qu'il n'était par conséquent pas nécessaire de modifier la dose journalière acceptable (DJA) précédemment établie à 40 milligramme par kilogramme de poids corporel par jour. Après deux études parues en 2010, l'une sur le potentiel carcinogènecarcinogène chez les souris exposées à l'aspartame par le biais de leur alimentation, et une étude épidémiologique examinant l'association entre la consommation de boissons non alcoolisées contenant des édulcorants artificiels et le risque accru d’accouchement prématuré, l'EFSA a réitéré son avis en février 2011 sur la non-révision de la DJA. Pour fin 2011, de nouvelles conclusions de l'EFSA sont attendues.

    Caramel colorant (E150c)

    La réévaluation par l'EFSA en mars 2011 du colorant caramel E150c a conduit à une diminution de sa dose journalière acceptable à 100 milligrammes par kilogramme de poids corporel par jour, pour prendre en compte un potentiel effet sur le système immunitairesystème immunitaire de l'un de ses constituants, le 2-acétyl-4-tétrahydroxibutylimidazole (ou THI).

    Parabènes (E216 et E217)

    Utilisés comme conservateurs, les parabènes E216 (p-hydroxybenzoate de propyle) et E217 (p-hydroxybenzoate de propyle sodique) ont été retirés de la liste des substances autorisées dans l'Union européenne en 2004 pour cause de réévaluation de leur dose journalière acceptable. Les parabènes sont aussi retirés peu à peu des produits cosmétiques, où ils sont accusés de provoquer des cancerscancers ou de diminuer la fertilité, du fait de leur interaction avec les récepteurs hormonaux œstrogéniques.

    Propylène glycol (E1520)

    Le propylène glycol (E1520) est utilisé comme émulsifiant, et est considéré par certains comme un additif alimentaire dangereux. Pourtant, des études ont été réalisées et démontrent que les doses létales 50 sont élevées (entre 18 et 24,9 grammes par kilogramme de poids corporel en fonction des animaux testés), que le produit n'est pas cancérigène, pas mutagènemutagène, n'affecte pas la fertilité. Il semble toutefois que le chat soit plus sensible que les rongeursrongeurs (la dose sans effet toxique étant inférieure à 675 milligrammes par kilogramme de poids corporel, contre 1.700 à 2.000 chez le rat et le chienchien).

    Saccharine (E954)

    La saccharine est le plus ancien édulcorant, mais est aujourd'hui moins utilisé que l'aspartame du fait de son arrière goût métallique. Suspectée d'être cancérigène suite à de nombreuses études démontrant son effet sur les rongeurs, elle a longtemps été boudée aux États-Unis. Les doses utilisées dans les produits alimentaires étant beaucoup plus faibles que celles accusées de provoquer des problèmes de santé chez les animaux, la saccharine est aujourd'hui autorisée sans obligation de mise en garde pour la santé.