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    La triskaïdékaphobie correspond à une peur panique du nombre 13. Souvent considérée comme une superstition, la triskaïdékaphobie est pourtant bien une phobie. Composée du grec ancien treiskaideka (treize) et phobosphobos (peur), cette phobie aurait pour origine, dans les pays de tradition chrétienne, la Cène où Jésus avait réuni les douze Apôtres. La 13e personne, Judas, était le traître qui allait conduire Jésus à la crucifixion.

    Refuser de s'asseoir à la place n° 13 ou systématiquement éviter de manger à une table de 13 convives, c'est le point commun de tous les triskaïdékaphobiques. Dans de nombreux cas, cette superstition apparemment inoffensive cache une peur viscérale. En effet, lorsque la peur du nombre 13 fait perdre toute objectivité, prêtant à des faits ou des objets inoffensifs des pouvoirs surnaturels, la superstition peut être très handicapante pour le malade.

    Dans de nombreux pays, les triskaïdékaphobiques sont encouragés dans leur phobie. En particulier aux États-Unis, le nombre 13 est bien souvent éliminé. À sa place, entre 12 et 14 sont utilisés les nombres 12a ou 12b. C'est ainsi que certains cinémas n'ont pas de salle 13 ou de siège 13.

    De la même façon, des compagnies aériennes n'ont pas de rangée ou de sièges 13. Pour traiter les malades, plusieurs types de traitements peuvent être envisagés. Des anxiolytiques ou des antidépresseursantidépresseurs adaptés peuvent être administrés à certains patients. Dans d'autres cas, ou parfois en complément des médicaments, une thérapie comportementale et cognitive ou une psychothérapie analytique peuvent être menées.

    Source : interview de Rachel Bocher, psychiatre au CHU de Nantes, mai 2012