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    La résistancerésistance à l'insuline est un phénomène complexe qui implique une diminution de la réponse des cellules à l'insuline. Elle peut progresser lentement au fil du temps et peut rester asymptomatique pendant de nombreuses années avant de se manifester sous forme de diabète de type 2. Cependant, elle est également associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires et d'autres problèmes de santé. Heureusement, des changements de mode de vie tels que l'exercice régulier, une alimentation saine et la perte de poids peuvent aider à améliorer la sensibilité à l'insuline et à prévenir le développement du diabète de type 2.

    Causes de la résistance à l'insuline

    La résistance à l'insuline, ou insulino-résistance, décrit une situation où les cellules deviennent moins sensibles à l'action de cette hormone. En d'autres termes, même si l'insuline est présente dans le sang, les cellules ne répondent pas efficacement à son signal pour prendre le glucose. Lorsque les cellules hépatiques, musculaires et adipeuses deviennent résistantes à l'insuline, il y a moins de glucose qui entre dans ces cellules et celui-ci reste dans le sang. En réponse à la résistance à l'insuline, les cellules pancréatiques sécrétant l'insuline ont tendance à en produire davantage (hyperinsulinémie) et peuvent finir par s'épuiser.

    La production d'insuline devient alors insuffisante et le taux de glucose dans le sang trop élevé (hyperglycémie). Cela conduit à une augmentation de la concentration de glucose dans le sang, ce qui peut éventuellement entraîner le développement du diabète de type 2. Avant l'apparition du diabète, la glycémie peut être située entre 1,1 et 1,25 g/L. Chez la femme, l'hyperinsulinémie peut avoir des effets sur sa fertilité car elle perturbe la production des hormones.

     Les mécanismes sous-jacents à la résistance à l'insuline sont multiples et complexes. L'alimentation déséquilibrée et la sédentarité sont des facteurs favorisant son apparition et celle du diabète. © Natalya Dobrovolska, Adobe Stock
     Les mécanismes sous-jacents à la résistance à l'insuline sont multiples et complexes. L'alimentation déséquilibrée et la sédentarité sont des facteurs favorisant son apparition et celle du diabète. © Natalya Dobrovolska, Adobe Stock

    La résistance à l'insuline résulte de l'interaction de plusieurs facteurs génétiquesgénétiques, environnementaux et comportementaux. La compréhension de ces mécanismes est essentielle pour prévenir et traiter les troubles métaboliques tels que le diabète de type 2. 

    Le saviez-vous ?

    Le rôle de l'insuline dans le corps

    L'insuline agit comme une clé qui permet au glucose d'entrer dans les cellules, où il est utilisé comme source d'énergie ou stocké pour une utilisation ultérieure. Cette hormone essentielle est produite par le pancréas, plus précisément par les cellules bêta des îlots de Langerhans. Son rôle principal est de réguler la glycémie, c'est-à-dire la concentration de glucose dans le sang.

    Lorsque nous consommons des aliments riches en glucides, ceux-ci sont décomposés en glucose, qui est ensuite absorbé par le sang. L'insuline agit comme un « signal » pour permettre au glucose de pénétrer dans les cellules, où il est utilisé comme source d'énergie ou stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles.

    Cette résistance peut survenir pour plusieurs raisons, et souvent, c'est une combinaison de facteurs qui y contribuent. Voici quelques explications sur les mécanismes sous-jacents à ce phénomène :

    • Excès de tissu adipeuxtissu adipeux (obésitéobésité) : l'obésité, en particulier la graisse abdominale, est fortement associée à la résistance à l'insuline. Les cellules adipeuses, en particulier celles situées dans le tissu adipeux viscéral, libèrent des substances inflammatoires appelées cytokinescytokines. Ces cytokines, comme le TNF-alpha et l'interleukineinterleukine-6, interfèrent avec la signalisation de l'insuline, ce qui diminue la sensibilité des cellules à cette hormone. 
    • InflammationInflammation chronique : en plus des cytokines libérées par les cellules adipeuses, d'autres processus inflammatoires dans le corps peuvent également contribuer à la résistance à l'insuline. Par exemple, l'inflammation associée à des conditions telles que l'arthritearthrite rhumatoïde ou la maladie parodontale peut altérer la sensibilité à l'insuline.
    • Hérédité et génétique : certaines personnes ont une prédispositionprédisposition génétique à développer une résistance à l'insuline. Des variations dans les gènesgènes impliqués dans la régulation de la glycémie et du métabolismemétabolisme peuvent augmenter le risque de développer une résistance à l'insuline et éventuellement un diabète de type 2.
    • Sédentarité : l'inactivité physiquephysique réduit la sensibilité à l'insuline. L'exercice régulier, en revanche, améliore la sensibilité à l'insuline en augmentant la capacité des cellules à absorber le glucose
    • Âge : la sensibilité à l'insuline diminue généralement avec l'âge. Les personnes âgées sont plus susceptibles de développer une résistance à l'insuline que les jeunes adultes.
    • Hormones : certaines hormones, telles que le cortisolcortisol (une hormone du stressstress) et les hormones sexuelles, peuvent influencer la sensibilité à l'insuline. Par exemple, le cortisol peut augmenter la résistance à l'insuline en augmentant la production de glucose par le foiefoie.
    • Alimentation déséquilibrée : les régimes riches en sucressucres simples et en graisses saturées peuvent favoriser la résistance à l'insuline. Une consommation excessive de sucre peut surcharger les cellules et les rendre moins sensibles à l'insuline. La résistance à l'insuline est un facteur de risquefacteur de risque cardiovasculaire. Sa préventionprévention passe par le changement des habitudes alimentaires et du mode de vie.
    • Stress chronique : le stress prolongé peut augmenter la production de certaines hormones, comme le cortisol, qui peuvent contribuer à la résistance à l'insuline.
    • Inflammation chronique : les processus inflammatoires dans le corps peuvent perturber la signalisation de l'insuline et contribuer à la résistance.

    Traiter la résistance à l'insuline

    La gestion de la résistance à l'insuline vise généralement à améliorer la sensibilité des cellules à l'insuline et à prévenir ou à retarder le développement du diabète de type 2. Voici quelques approches de traitement et de gestion qui peuvent être utilisées :

    Hygiène de vie 

    Adopter un régime alimentaire équilibré, riche en fruits, légumes, grains entiers, protéinesprotéines maigres et graisses saines peut aider à contrôler la glycémie et à améliorer la sensibilité à l'insuline. La réduction de l'excès de poids, en particulier de la graisse abdominale, peut considérablement améliorer la sensibilité à l'insuline. L'activité physique régulière, notamment l'aérobic et la musculation, est essentielle pour améliorer la sensibilité à l'insuline et maintenir un poids santé. L'exercice aide les muscles à absorber le glucose sans dépendre autant de l'insuline.

    Traitements médicamentaux

    Certains médicaments, tels que les inhibiteurs de l'alpha-glucosidase, les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidasepeptidase-4 (DPP-4), les agonistesagonistes des récepteurs du GLP-1 et les sensibilisateurs à l'insuline (comme la metformine), peuvent être prescrits pour aider à réduire la glycémie et améliorer la sensibilité à l'insuline chez les personnes atteintes de résistance à l'insuline ou de prédiabète. Dans certains cas, une insulinothérapie peut être nécessaire pour contrôler la glycémie lorsque la résistance à l'insuline est sévère et que d'autres traitements ne suffisent pas à maintenir des niveaux de glucose sanguin normaux. La réduction du stress chronique peut aider à améliorer la sensibilité à l'insuline. Des techniques de gestion du stress telles que la méditationméditation, la respiration profonde, le yoga et la thérapiethérapie cognitive-comportementale peuvent être utiles.

    Les personnes présentant une résistance à l'insuline ou un prédiabète devraient subir des contrôles médicaux réguliers pour surveiller leur glycémie, leur poids et d'autres facteurs de risque métaboliques. Cela permet d'identifier les changements précoces et de mettre en œuvre des stratégies de gestion appropriées.