Des chercheurs de l'Université du Wyoming ont mené une étude très intéressante sur le Roselin noir (Leucosticte atrata). Cette opération a été financée en partie par le National Geographic Society's Committee for Research and Exploration.

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    Les chercheurs ont constaté qu'environ 25 % des jeunes trouvés dans ce nid et dans deux autres, n'avaient pas été engendrés par le mâle les nourrissant, ce qui laisse supposer que la femelle de l'espèceespèce n'est pas monogame.

    Les études sur le comportement et les populations du Roselin noir sont importantes pour les scientifiques et les protecteurs de la nature étudiant l'état et la biodiversitébiodiversité des écosystèmesécosystèmes alpins.

    Les chercheurs sont particulièrement intéressés par l'impact potentiel du changement climatiquechangement climatique global (provoquant un recul des glaciersglaciers et la fontefonte des neiges permanentes) sur les animaux et les plantes d'altitude.

    <br />Roselin Noir &copy; Mike Danzenbaker

    Roselin Noir © Mike Danzenbaker

    Le professeur McDonald et son équipe sont sur le point d'arriver au bout de leurs efforts pour délimiter les sites de reproduction et pour comprendre le comportement reproducteur du Roselin noir, un passereaupassereau peu étudié.

    Il existe trois sous-espècessous-espèces de Roselins noirs en Amérique du Nord, qui pourraient être considérées comme des espèces : une avec le dessus brun présente seulement au Colorado, une très sombre du Nouveau-Mexique au Montana, et une à couronne grise, la plus répandue, qui atteint l'Alaska. Pour chacune d'entre elle, le mâle est caractérisé par des zones roses sur le dessous du corps et sur les ailes.

    Le problème pour les chercheurs est que ces passereaux se reproduisent à très haute altitude, nichant rarement en dessous de 3 350 mètres dans le Colorado et 3 050 mètres dans le Wyoming. Pour le professeur McDonald, cette espèce est très résistante, ce qui lui permet de se reproduire dans des milieux hostiles où elle peut échapper aux prédateurs et éviter la concurrence alimentaire : elle se nourrit de graines et d'insectesinsectes qu'elle trouve dans les fissures des falaises abruptes.

    En 2002, une autre étudiante de l'Université du Wyoming a découvert le quatrième nid connu de l'espèce dans les montagnes d'Uinta dans l'Utah. Il a été trouvé avec l'aide d'un Système d'Information Géographique (SIG). Le nid contenait cinq poussins. Elle a effectué des prélèvements sanguins des poussins et du mâle adulte, puis a utilisé la méthode d'empreinte digitale d'ADN pour déterminer la paternité des oisillons : les résultats ont permis de montrer que la femelle avait copulé avec les mâles voisins. Ce comportement a été confirmé par des échantillons prélevés ultérieurement sur d'autres nids de Roselins noirs.

    Le résultat est étonnant : environ 25 % des poussins sont engendrés par des mâles autres que ceux qui élèvent les petits avec la femelle.

    D'autres espèces, des flamants aux bruants, ont également ce comportement "volage". Pour McDonald, les raisons possibles de ce comportement sont : d'éviter le harcèlement sexuel, d'améliorer la diversité génétique, et d'amplifier les chances d'une fertilisation réussie des œufs.

    Les résultats de l'équipe permettent de penser que les femelles des deux autres sous-espèces de Roselins noirs ont également plusieurs partenaires. Par ailleurs, grâce à des études ADN, les chercheurs espèrent également déterminer si les sous-espèces sont des espèces à part entière. Si c'est le cas, McDonald indique que le réchauffement global pourrait avoir des conséquences graves pour le futur, pour au moins deux d'entre elles à l'aire de répartitionaire de répartition réduite, en particulier celle limitée au Colorado.

    "Ajoutez à ce réchauffement une aggravation de la nocivité des UVUV (déjà responsables de malformationsmalformations chez les amphibiensamphibiens) et vous comprendrez que l'avenir est plutôt sombre pour la population du Colorado" conclut le professeur McDonald.