La piste prometteuse de la stimulation de la production des cellules souches pour réparer les dommages causés au cœur par une attaque cardiaque risque de ne pas offrir les résultats escomptés aussi rapidement que le laissaient espérer les recherches menées jusqu'à aujourd'hui. En effet, une nouvelle étude allemande contredit des résultats publiés en 2005 qui suggéraient qu'une augmentation du niveau de cellules souches, chez des patients ayant été victimes d'attaques cardiaques, menait à une amélioration des fonctions du coeur.

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    Les attaques cardiaques abîment le cœur et ses vaisseaux sanguins le rendant ainsi moins apte à remplir sa fonction. Il est donc essentiel de trouver un moyen de réparer ces dommages. Chez l'animal, l'utilisation de cellules souches a donné de bons résultats. En effet, des cellules souches embryonnaires injectées à des souris ayant subis une attaque se sont montrées capables de suivre le flux sanguin jusqu'au coeur et d'aider à la régénération des tissus cardiaques.

    Pour les essais sur l'homme, les scientifiques ont utilisé des hormoneshormones bien précises pour stimuler la production de cellules souches dans la moelle des os. Bien que ces cellules souches adultes semblent moins flexibles que les cellules souches embryonnaires, elles peuvent néanmoins se différencier en cellules cardiaques. Et, atout non négligeable, elles posent moins de problèmes éthiques que les cellules souches embryonnaires.

    Ainsi paraissaient l'année dernière les résultats de deux études, portant respectivement sur 20 et 50 personnes ayant survécu à des attaques cardiaques, semblant montrer une amélioration du fonctionnement du coeur après stimulationstimulation de la production de cellules souches. Les échantillons restreints de ces études rendaient cependant nécessaire d'autres investigations afin de valider ces encourageants résultats.

    Malheureusement, l'étude menée sur 114 patients par l'équipe de Dietlind Zohlnhöfer du German Heart Centre de Munich, n'aboutit pas aux mêmes conclusions. En effet, le groupe de personnes ayant reçu les injections d'hormones stimulantes n'a pas montré d'amélioration de la fonction cardiaque supérieure à celle du groupe témoin. En moyenne, les participants à l'étude ont vu la fonction de leur ventriculeventricule gauche augmenter de 2%, que leur production de cellules souches ait été stimulée ou non.

    Une déception donc... Mais Dietlind Zohlnhöfer reste optimiste : « Nous devons encore faire un peu de science fondamentale, puis nous pourrons nous tourner à nouveau vers les patients ».