Selon les déclarations de leurs autorités sanitaires, les trois pays du continent asiatique où la poliomyélite subsiste sont dans les temps pour éradiquer la maladie cette année. L'an dernier, le nombre des cas en Afghanistan, en Inde et au Pakistan a diminué de 45 %. Si la tendance se poursuit, la transmission devrait être interrompue cette année dans cette région particulièrement peuplée du monde où les efforts d'éradication se sont avérés très ardus.

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    Polyomélite en Asie : la maladie éradiquée pour cette année ?

    Polyomélite en Asie : la maladie éradiquée pour cette année ?

    Lors d'une réunion au Siège de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé à Genève, les ministres et hauts responsables de la santé ont élaboré un plan pour 2005 prévoyant des campagnes de vaccination massives et répétées dans les quelques districts de ces pays où subsiste encore la poliomyélite. L'accent portera sur les enfants vivant dans des communautés traditionnellement mal desservies par les services de santé.

    Ce sont des actions similaires qui ont permis l'année dernière de réduire la distribution géographique du poliovirus et de faire chuter le nombre des enfants atteints. Le nombre total des cas dans cette région est passé de 336 en 2003 à 186 en 2004 (notifications parvenues au 1er février 2005), tandis que la surveillance dans les districts clés est deux fois plus sensible. De vastes régions de chaque pays n'ont plus notifié de cas l'année dernière. Le Président de l'Afghanistan, M. Hamid Karzai, la présidente du Parti du Congrès en Inde, Mme Sonia Gandhi, et le Président du Pakistan, M. Pervez Musharraf, ont tous apporté leur soutien personnel aux campagnes de vaccination en 2004, au cours desquelles 1,5 milliards de doses ont été administrées à 210 millions d'enfants.

    "Actuellement, le poliovirus ne se trouve plus que dans six des 51 Etats ou provinces de ces trois pays, constate Bill Sergeant, Président du Comité international Polioplus du Rotary International, organisme d'aide humanitaire qui s'est donné pour mission d'éradiquer la poliomyélite et y a contribué par le travail de ses bénévoles et en donnant plus de US $500 millions. Cette année, la poliomyélite doit disparaître de l'Asie."

    Au-delà des services de santé, de nombreux agents des administrations sont poussés à agir : dans les zones clefs, les enseignants, les administrateurs locaux, les cheminots et d'autres fonctionnaires se mobilisent pour les campagnes de vaccination. Les responsables reconnaissent le besoin complémentaire de renforcer la vaccination systématique pour empêcher le retour du virus.

    En 2004, l'Inde, le Pakistan et l'Afghanistan ont renforcé l'efficacité de leurs systèmes de surveillance et de dépistage du poliovirus, ce qui confirme d'autant plus que la poliomyélite se trouve à son plus bas niveau dans ces pays avec seulement 132 enfants paralysés en Inde, 50 au Pakistan et 4 en Afghanistan. Jusqu'à 21 campagnes de vaccination supplémentaires seront organisées dans la région en 2005. Des millions de bénévoles y participeront en faisant du porteporte à porte depuis les villages les plus isolés jusqu'aux vastes bidonvilles des grandes métropoles pour vacciner tous les enfants de moins de cinq ans.

    La poliomyélite est une maladie à transmission féco-orale qui peut être évitée grâce à l'administration d'un vaccinvaccin par voie orale. La réunion de Genève fait suite, un an après, à la Déclaration de Genève sur l'éradication de la poliomyélite, dans laquelle les pays d'endémie s'engageaient en 2004 à intensifier leurs actions pour éradiquer cette maladie. L'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite, fondée il y a plus de 16 ans, est un partenariat entre le secteur public et le secteur privé, dirigé par l'Organisation mondiale de la Santé, le Rotary International, les US Centers for Disease ControlCenters for Disease Control and Prevention et l'UNICEF. Elle a permis de ramener l'incidenceincidence de la poliomyélite dans le monde de 350 000 cas en 1988, selon les estimations, à un peu plus de 1 200 cas en 2004, soit une baisse de 99 %. Les autorités sanitaires des pays affectés en Afrique se sont réunies à Genève le mois dernier pour finaliser les plans pour leur région.