Les chercheurs britanniques veulent utiliser des embryons animaux dans lesquels les noyaux contiennent de l'ADN humain, afin d'étudier des maladies génétiques sans dépendre de l'approvisionnement en embryons humains. Le gouvernement voulait dire non. L'autorité de régulation impose un débat, avec les spécialistes et avec le public.

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    Embryon humain au stade blastocyste. Crédit : CTK

    Embryon humain au stade blastocyste. Crédit : CTK

    Placés dans un embryon, des gènes provenant d'un organisme adulte sont parfois complètement désactivés. Plus souvent, ils s'expriment d'une manière différente. Comprendre ces mécanismes permettrait peut-être un jour de littéralement reprogrammer des cellules pour réparer une lésion. La maladie de Parkinson, par exemple, est causée par la perte de neurones dans la zone dédiée au contrôle des mouvementsmouvements. Créer de nouveaux neurones pourrait alors devenir une méthode de guérison.

    En Grande-Bretagne, la recherche sur les embryons humains est autorisée jusqu'à 14 jours de développement mais très peu sont disponibles. En novembre dernier, Lyle Armstrong, du NESCI (North East England Stem Cell Institute, Newcastle), et des chercheurs du Kings College (Londres) ont saisi l'autorité de régulation compétente, la HFEA (Human Fertilisation and Embryology Authority). Leur projet est d'utiliser des ovocytesovocytes énucléés de vachevache ou de lapine dans lesquels le noyau serait remplacé par celui d'une cellule humaine. L'embryon obtenu serait génétiquement humain, si l'on excepte la petite proportion d'ADNADN (moins de 0,5 %) contenu dans les mitochondriesmitochondries (qui se trouvent hors du noyau).

    Consultation publique

    Le gouvernement britannique avait clairement annoncé son opposition à ce programme. Les chercheurs ont fait valoir l'intérêt pour la médecine de ces recherches sur les chimèreschimères, qui se pratiquent d'ailleurs dans d'autres pays du monde. La Grande-Bretagne elle-même est en pointe dans le domaine du clonageclonage et le sujet ne soulève semble-t-il pas de controverse dans le monde scientifique.

    La HFEA vient de rendre son verdict. Elle ne se prononcera pas sur le sujet mais réclame un débat national, qui réunirait des experts mais aussi le grand public. Les conclusions devraient être rendues à l'automneautomne 2007.