A l'aide d'une caméra ultrarapide – 1.430.000 images par seconde, des chercheurs de l'université d'Heidelberg sont parvenus à visualiser la décharge de poison par des méduses. Il apparaît que certaines de ces créatures marines tirent en moins de 700 nanosecondes et que leur stylet venimeux exerce sur leur cible une pression comparable à celle générée par une arme à feu !

au sommaire


    Certaines méduses, comme ici Hydra Oligactis, dégainent en 700 nanosecondes ! <br />(Crédits : www.ville-ge.ch)

    Certaines méduses, comme ici Hydra Oligactis, dégainent en 700 nanosecondes !
    (Crédits : www.ville-ge.ch)

    Les cnidairescnidaires ont dans leur arsenal des armes des plus mortelles, les nématocystesnématocystes, qui contiennent un cocktail de poisons neurotoxiques et hémolytiques. Les nématocystes sont de petits bulbes portés par les cnidocytes, des cellules tapissant les tentacules. Lorsque ces dernières entrent en contact avec une proie, une décharge éjecte le contenu des nématocystes dans le corps du malheureux. Une fois capturé, celui-ci est porté à la bouche pour y être dévoré.

    Pour injecter leurs toxines, les médusesméduses doivent pouvoir percer la surface de leur proie ou de leur assaillant, tâche qui peut se révéler particulièrement ardue si la créature visée est un crustacécrustacé. Mais, comme le révèle une nouvelle étude parue dans la revue Current Biology, les cnidaires mettent moins de 700 nanosecondes à dégainer, et le mécanisme accélère le poison à plus de 5.410.000 g ! En considérant que la massemasse éjectée est très petite - environ 1 nanogramme, il apparaît que le jet venimeuxvenimeux exerce une pressionpression à l'impact de l'ordre de 7 GPa , équivalente à celle générée par les balles de certaines armes à feufeu, qui se révèle amplement suffisante pour percer les défenses de l'ennemi.

    L'équipe de Thomas Holstein émet l'hypothèse que cette vitessevitesse phénoménale est obtenue par dégagement de l'énergieénergie contenue dans la structure étirée à l'extrême des nématocystes.

    Pour obtenir ces valeurs, les chercheurs ont observé la décharge des nématocystes d'HydraHydra magnpapillata et d'Hydra oligactis à l'aide d'une caméra ultrarapide, qui prenait près de 1.430.000 images par seconde. Si l'on n'avait jamais pu jusque là voir des méduses dégainer, c'est tout simplement parce qu'elles... tiraient bien trop vite !