Les scientifiques considèrent depuis longtemps que les espèces évoluent ou s'adaptent par le biais d'une série de petites modifications génétiques se produisant au cours d'une longue période. Une équipe de chercheurs travaille à l'heure actuelle sur une théorie alternative selon laquelle le processus commencerait avec plusieurs grandes mutations avant de se stabiliser en une série de plus petites.

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    Mimulus cardinalis

    Mimulus cardinalis

    La question de départ posée par Douglas Schemske, professeur de biologie végétale à la Michigan State University et membre de l'équipe de recherche, est la suivante : "si une population se trouve dans une mauvaise situation adaptative, en raison par exemple d'un changement climatiquechangement climatique, comment s'adapterait-elle ?"

    En procédant à des manipulations génétiques sur des plantes, les chercheurs ont découvert qu'une intervention sur une petite pièce du génome de deux espècesespèces végétales différentes, Mimulus lewissi, plante à fleurs roses, et Mimulus cardinalis, plante à fleurs rouges, modifiait la couleurcouleur des fleurs. Ceci provoqua une forte hausse des visites par de nouveaux pollinisateurs. Les fleurs devenues oranges de Mimulus lewisii, dont les fleurs roses étaient pollinisées par les abeilles, étaient désormais régulièrement visitées par les colibriscolibris et délaissées par les abeilles. Les fleurs devenues roses de Mimulus cardinalis, dont les fleurs rouges étaient pollinisées par les colibris, attiraient désormais aussi bien les abeilles que les colibris.

    "Une modification portant sur la région génétique responsable de la couleur des fleurs ressemble à ce qui pourrait se passer lors de la survenue d'une mutation naturelle," indique Toby Bradshaw, professeur de biologie à l'Université de Washington. Cette grande étape dans l'évolution de la plante pourrait alors être suivie par de plus petites étapes déterminées par les préférences des pollinisateurs, ceci conduisant de manière ultime à différentes espèces. Ce mécanisme évolutif pourrait s'appliquer aussi bien aux plantes qu'à d'autres organismes.

    Les recherches sont publiées dans la revue Nature du 12 novembre 2003.