La malaria (ou paludisme), maladie parasitaire responsable de millions de morts à travers le monde, était considérée jusqu'il y a peu comme un mal des zones rurales. Les scientifiques de la Liverpool School of Tropical Medicine (LSTM) lancent aujourd'hui une alerte : une malaria urbaine est en train de se développer.

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    Moustiquaire protégeant du paludisme en Zambie

    Moustiquaire protégeant du paludisme en Zambie

    « Dans le passé, la malariamalaria a généralement été associée aux milieux marécageux » affirme Guy Barnish, parasitologue à la LSTM. « Quand les gens des villes développaient la malaria nous pensions qu'ils l'avaient contractée lors de passages en région rurale. Mais nos recherches en Afrique de l'ouest apportent de plus en plus de preuves que la malaria est maintenant transmise en ville », continue-t-il.

    L'anophèle, moustiquemoustique vecteur du parasiteparasite de la malaria, vit habituellement dans des milieux où l'on trouve de l'eau stagnante qui permet son développement. En installant et en arrosant des cultures dans les limites de la ville, afin de subvenir aux besoins des citadins de plus en plus nombreux, les hommes ont créé un habitat favorable à l'anophèle. Ce scénario semble confirmé par les études menées par Martin Donnelly, biologiste à la LSTM, et son étudiante Eveline Klinkenberg. Cette dernière a suivi quelques 1800 enfants de moins de 5 ans habitant deux villes du Ghana : Accra, cité sèche et côtière, et Kumasi, plus humide et forestière.

    En questionnant les parents des enfants suivis sur des facteurs tels que leurs statuts socioéconomiques et leurs récents déplacements, Eveline Klinkenberg a pu établir une carte montrant que, dans certains cas, plus les populations sont proches de sites d'agriculturesagricultures, plus leur chance d'être touchées par la malaria est élevée. Malgré des taux de contaminations moins importants en ville que dans les campagnes, si l'on prend en compte l'augmentation de la population urbaine (les statistiques prévoient 800 millions de personnes vivant dans les villes africaines en 2025), la malaria des villes pourrait bien devenir un problème majeur si rien n'est fait pour l'enrayer.

    Pour Guy Barnish le danger est bien réel mais peut être prévenu. Les chercheurs du LSTM vont donc maintenant travailler à l'élaboration de mesures qui stopperont la progression de la transmission de la maladie en zone urbaine.