Le chimpanzé, le gorille, le macaque rhésus et l'orang-outan ne sont pas dotés de parties clés d'un gène, dénommé FOXP2, lié au langage humain et identifié l'an dernier, d'après une étude menée par des chercheurs du Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology (Leipzig, Allemagne).

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    Identification du premier gène du langage

    Identification du premier gène du langage

    La découverte de cette spécificité génétique humaine pourrait contribuer à expliquer pourquoi les humains seuls sont aptes au langage parlé. Il avait en outre déjà été observé en 2001 que les personnes présentant des défauts dans ce gène étaient confrontées à d'importantes difficultés au niveau de la parole et de la grammaire.

    Les chercheurs ont procédé à la comparaison du FOXP2 humain avec les versions du gène trouvées chez le chimpanzéchimpanzé, le gorillegorille, le macaque rhésusmacaque rhésus, l'orang-outan et la souris. Le FOXP2 humain contient deux différences clés comparé à ces animaux. Ce changement qui est intervenu dans la lignée humaine aurait eu des conséquences sur la capacité de l'homme à mouvoir finement la bouche et le larynx et ainsi à développer le langage articulé, a déclaré Wolfgang Enard, un des membres de l'équipe.

    Enard a estimé, sur la base des analyses du gène FOXP2 d'individus à travers le monde, que ces modifications génétiques se seraient généralisées au cours des 200 000 dernières années, période d'émergenceémergence des hommes modernes. Ces modifications auraient au début procuré à certains individus un avantage en raison de leur capacité à communiquer plus clairement, précise Simon Fisher, du Wellcome Trust Centre for Human Genetics de l'Université d'Oxford. Il s'agirait, selon Enard, du premier de nombreux gènes de la parole à être découvert.

    La découverte suscite l'enthousiasme de Martin Nowak, de l'Institute for Advanced Study (Princeton, Etats-Unis), pour lequel il s'agit des débuts des fondements génétiques du langage humain.