En publiant cette année sa liste rouge d'espèces menacées, l'UICN met l'accent sur la disparition des espèces endémiques des îles.

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    Le “buis” de St Hélène (Mellissia begoniifolia), buisson poussant exclusivement sur l'île de St Hélène est une espèces classée en index I de la liste rouge des espèces menacée : actuellement la population sauvage compte seulement 16 individus. Des graines

    Le “buis” de St Hélène (Mellissia begoniifolia), buisson poussant exclusivement sur l'île de St Hélène est une espèces classée en index I de la liste rouge des espèces menacée : actuellement la population sauvage compte seulement 16 individus. Des graines

    L'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) rassemble les informations collectées auprès d'un réseau de plus 7000 experts en biologie et en conservation et auprès de nombreux organismes partenaires (associations, ministères, organismes de recherche...), afin de recenser de la façon la plus exhaustive possible les espècesespèces menacées de disparition.

    Cette année 12259 espèces figurent sur la liste rouge de l'UICN, parmi lesquelles 2000 nouvelles espèces, ainsi que 762 espèces considérées comme éteintes, et 58 espèces seulement conservées en captivité ou culture.

    L'adjonction de nouvelles espèces à la liste résulte non seulement de l'inquiétante diminution de certaines espèces (ainsi la sous-population de dauphins communs de Méditerranée a diminué de plus de moitié sur les 30-40 dernières années), mais aussi de l'effort de recensement constant de l'UICN qui a par exemple, cette année pour la première fois, ajouté des alguesalgues et des lichens à sa liste.

    La liste totale des espèces menacées, telle quelle étant peu parlante, l'UICN met chaque année l'accent sur certaines espèces, dans le communiqué de presse accompagnant sa publication. Cette année, ce sont surtout les menaces qui pèsent sur les espèces endémiquesendémiques des îles (présentes seulement sur celles-ci) qui ont été mises en valeur.

    Des îles fragiles

    Sous leurs images paradisiaques, des îles telles que les Galápagos, Hawaï, les Seychelles... cachent en fait de tragiques histoires d'invasions et de destructions. Les écosystèmesécosystèmes des îles s'étant formés et ayant évolués de façon isolée et relativement protégée, sont particulièrement vulnérables aux modifications liées aux activités humaines, mais aussi aux différentes espèces qu'ils ont volontairement ou involontairement amenées : des prédateurs tels que les chats, les rats (qui s'attaquent souvent aux œufs d'oiseaux), des herbivoresherbivores tels que les lapins, les moutons, des plantes ou animaux plus compétitives qui remplacent progressivement les espèces autochtones, mais aussi des parasitesparasites et maladies (puceronspucerons, malariamalaria des oiseaux...) perturbent gravement le fonctionnement des écosystèmes.

    Les opérations d'élimination de ces nouvelles espèces sont difficiles à mettre en œuvre, coûteuses, et leur succès n'a pour l'instant été obtenu que sur des petites îles relativement isolées (la Nouvelle-Zélande ayant certainement actuellement l'expérience la plus aboutie dans ce domaine).

    Cette année ce sont 125 plantes d'Hawaï, mais aussi des espèces d'escargot d'Hawaï, des Galapagos (pas moins de 35 espèces !), 303 espèces de cycas, ainsi que des espèces rares de Malouines, de St Hélène (cf. photo), de Tristan da Cunha, des îles Vierges, des Seychelles et de l'île de l'Ascension qui rejoignent la liste.

    Les espèces marines ne sont pas épargnées

    Réfutant l'idée répandue que les écosystèmes marins sont assez vastes et plus résistants aux perturbations, l'UICN met l'accent sur les menaces liées à la surpêchesurpêche et à la pollution.

    Sur les 21 espèces d'albatros recensées, 16 sont sur la liste rouge à cause de la diminution des stocks de poissonpoisson et de leur capture par des lignes de pêchepêche et des filets. Parmi les 175 espèces de requins recensées, 57 espèces sont sur la liste. S'ajoutent aussi à la liste : la sous-population de dauphins communs de Méditerranée, le dauphin de rivière (Pontoporia blainvillei) présent dans le Rio Grande, et une espèce d'escargot marin californienne (Haliotis cracherodii).

    Et les continents ne sont pas non plus en reste

    Plusieurs espèces de primatesprimates d'Amérique du Sud rejoignent la liste, principalement à cause de la disparition de leur habitat.

    Le poisson-chat géant d'Asie (Pangasianodon gigasPangasianodon gigas), un des plus gros poissons au Monde, pouvant atteindre plus de 3m de long, est passé dans la liste des espèces en danger critique de disparition : en 13 ans, les populations ont chuté de plus de 80%, du fait de la surpêche et de la disparition de son habitat (dragage, constructionconstruction de barrages...).

    L'Indonésie, l'Inde, la Chine et le Brésil et le Pérou sont parmi les pays comptant le plus grand nombre d'espèces d'oiseaux et de mammifèresmammifères menacées, tandis qu'on observe un déclin dramatique des plantes en Equateur, Malaisie, Indonésie, Brésil et Sri Lanka.

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    Même si elle n'est pas parfaite, la liste rouge est un bon outil pour mesurer l'effort (ou le manque d'effort) de protection de l'environnement des pays. Elle permet d'attirer l'attention sur les problèmes environnementaux et l'état de la biodiversitébiodiversité dans le monde, et d'orienter les efforts de conservation.

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