L'investissement en faveur de l'eau et de l'assainissement ameliore la santé et les résultats économiques. Deux nouveaux rapports soulignent les avantages économiques liés à la réalisation de l'objectif du Millénaire pour le développement concernant l'eau et l'assainissement et les moyens pratiques de l'atteindre.

au sommaire


    On estime à 2,4 et à 1,1 milliards respectivement le nombre de personnes qui n'ont pas actuellement accès à des moyens d'assainissementassainissement de base et à une eau de boisson saine. Or, les pays du monde entier se sont engagés à fournir d'ici 2015 un accès à une eau de meilleure qualité à 1,5 milliard et un accès à des services d'assainissement de base à 1,9 milliard de personnes supplémentaires.

    L'Institut tropical suisse, dans un rapport établi pour le compte de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS) souligne aujourd'hui les avantages économiques importants dont le monde en général et les pays en développement en particulier pourront bénéficier en atteignant les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs du Sommet mondial pour le développement durabledéveloppement durable.

    Dans le rapport sur l'évaluation des coûts et des avantages des améliorations apportées au niveau mondial en matièrematière d'eau et d'assainissement, lancé aujourd'hui à la Commission du développement durable des Nations Unies à New York, il est estimé qu'un investissement supplémentaire de quelque US $11,3 milliards par an pourrait améliorer les résultats économiques d'un montant annuel équivalant à US $84 milliards.

    L'avantage économique s'établirait entre US $3 et US 34 par dollar investi, selon la région. Des réductions supplémentaires de l'exposition à une eau de boisson contaminée, par exemple par la désinfection au niveau des ménages, entraîneraient des retombées situées entre US $5 et US $60 par dollar investi, selon les estimations du rapport.

    Tous ceux qui ont accès à des moyens d'approvisionnement en eau et d'assainissement plus sûrs, plus propres et plus sains seraient moins souvent malades. Ils pourraient aussi mener des vies plus productives. On estime par exemple que les investissements mentionnés permettraient de réduire de 10 % en moyenne l'incidence mondiale des maladies diarrhéiques. Les économies de temps associées à des moyens d'approvisionnement et d'assainissement plus accessibles ont été évaluées en fonction du salaire horaire minimum dans chaque pays.

    Comme l'a souligné le Dr Kerstin Leitner, Sous-Directeur général de l'OMS chargé du développement durable et des milieux favorables à la santé, « C'est là une excellente nouvelle et nous nous félicitons des conclusions du rapport. Dans le domaine sanitaire, nous avons toujours été très conscients de l'importance déterminante que revêtent les moyens adéquats en matière d'approvisionnement en eau et d'assainissement. Cette démonstration bien claire des effets positifs de l'investissement en faveur de l'approvisionnement en eau et des moyens d'assainissement devrait encourager nos partenaires en dehors du secteur sanitaire à accroître encore leur concours. »

    L'OMS estime aujourd'hui à 1,6 million le nombre des décès annuels dus à l'insalubrité de l'eau et à l'absence de moyens d'assainissement de base ; d'autres maladies associées à l'eau, en particulier le paludisme et la filariose constituent également des charges importantes et l'on estime qu'à lui seul le paludisme est à l'origine de plus d'un million de décès annuels.

    Dans un second nouveau rapport sur le défi de l'assainissement et la réalisation concrète des engagements, l'OMS examine 11 domaines clés dans lesquels une intervention peut améliorer sensiblement les moyens d'assainissement et rapprocher ainsi le monde des OMD et des cibles fixées par le Sommet mondial pour le développement durable. Il s'agit notamment de l'engagement politique, des mesures législatives, de l'accroissement des ressources financières, des efforts des petites entreprises et de la collaboration avec des associations de femmes. Le rapport mentionne de nombreux cas dans ces domaines et dans d'autres où l'on a réussi à améliorer les moyens d'assainissement offerts.

    Ainsi, par exemple, au Bangladesh, l'organisation non gouvernementale Village education and Resource Centre (VERC) s'est attachée, en collaborant avec les villages, à mettre au point tout un éventail de solutions nouvelles aux problèmes de l'assainissement, avec notamment plus d'une vingtaine de nouveaux modèles de latrines peu coûteuses. La démarche du VERC consiste à se prévaloir des capacités qu'ont les communautés de résoudre elles-mêmes les problèmes auxquels elles sont confrontés. Un autre exemple est celui du nouveau projet de Constitution nationale du Kenya, qui consacre le droit à l'assainissement en disposant que « chacun a droit à un niveau d'assainissement raisonnable ».

    Comme l'a ajouté le Dr Leitner, « Nous connaissons les solutions qui donnent des résultats satisfaisants et ce rapport en illustre de nombreuses. Si nous accélérons le rythme de nos interventions en suivant la stratégie qui convient, nous pourrons créer un mouvementmouvement qui fournira des moyens d'assainissement de base à 1,9 milliard d'êtres humains supplémentaires d'ici 2015, à 2,4 milliards d'autres d'ici 2025. Ce n'est qu'alors que la couverture mondiale sera assurée en matière d'assainissement. »