Une drôle de monarchie s'installe en ce moment même le long des côtes norvégiennes. Ces énormes rois aux pinces rouges se multiplient à une vitesse fulgurante et saccagent tout sur leur passage. Où s'arrêtera cette course folle ?

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    © NOAAQui osera se mesurer à ce géant ?

    © NOAAQui osera se mesurer à ce géant ?

    Alaska et Pacifique Nord ont longtemps été les seuls territoires occupés par les crabes royaux, encore appelés crabes géants du Kamchatka (Paralithodes camtschatica). Introduits dans les années 60 par les russes en mer de Barents au niveau du fjordfjord de Mourmansk, ces envahisseurs progressent depuis en direction du sud-ouest non sans dégât pour la pêchepêche et les différentes espècesespèces marines.

    Le combat semble perdu d'avance. Les crabes royaux ont bouleversé les fragiles écosystèmesécosystèmes de ces régions froides. Apparus dans les filets des pêcheurs norvégiens dés les années 80, aujourd'hui ils déchirent les chaluts et appauvrissent les stocks de capellans et de morues, dont les œufs sont leurs friandises préférées. La paix d'autrefois a laissé la place à un désertdésert où ils règnent seuls, sans aucun prédateur pour les arrêter...

    Même l'homme, dépassé, ne parvient plus à limiter ce fléau écologique ! Et pour cause : qui oserait se mesurer à ces monstres atteignant une longueur d'1,50 m pour un poids de 8 kgkg, armés de pinces qui les rendent invincibles ? Actuellement, on estime leur nombre à 12 millions d'individus en Europe du Nord ! Ils se reproduisent à une vitessevitesse fulgurante. Une femelle sexuellement mâture peut pondre près de 400 000 œufs...

    Cependant, ils ont une réelle valeur économique. Ce sont les plus gros crabes comestibles au monde et leur chair se vend à prix d'or. Malgré le besoin urgent de contrôler le phénomène, la Russie, qui exploite allégrement cette ressource, impose des quotas de pêchequotas de pêche à la Norvège. Installés dans une niche écologique libre jusqu'à présent, les crabes royaux ont atteint les îles Lofoten. Aujourd'hui, les scientifiques ne peuvent évaluer avec précision la progression future de ces animaux et espèrent que les eaux plus au Sud -et donc plus chaudes- mettront un frein à leur course folle...