Une étude publiée par deux chercheurs de Georgia Tech suggère que les prélèvements opérés pour la régulation des populations d'animaux sauvages peuvent avoir pour effet d'augmenter la prévalence de certaines pestes animales.

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    Ces travaux montrent que la période de chasse doit être précisément ajustée par rapport au cycle de reproduction annuel afin d'éviter des effets contraires aux objectifs visés.

    Marc Choisy et Pejman Rohani ont élaboré un modèle de dynamique des populations qui distingue quatre sous-groupes : animaux prédisposés, exposés, infectés et immunisés. Sollicité à l'état stationnaire, le modèle montre que la prévalence d'une maladie dans une population infectée peut-être multipliée jusqu'à un facteur deux lors que la population est soumise à une pressionpression de chasse.

    Dans les conditions dynamiques, où épidémie et population sont considérées dans leurs variations temporelles, le modèle montre que le phasage entre prélèvements et périodes d'accouplementaccouplement et de naissances a un effet important sur la population totale d'individus. Celle-ci peut-être jusqu'à 20% supérieure à la population naturelle si les prélèvements interviennent entre la saisonsaison des naissances et la saison d'accouplements suivante.

    Dans une population infectée, l'amplitude de l'épidémie est très sensible à la date de début des prélèvements : une chasse juste avant le pic épidémique diminue l'amplitude de l'infection, tandis qu'une date postérieure peut l'accroître sensiblement.

    A l'origine de ces observations contre intuitives, le phénomène de compensation, qui s'applique particulièrement à des espècesespèces comme le sangliersanglier et le gibier d'eau. La libération de ressources sous l'effet des prélèvements, induit une plus grande productivité du stock, mais, tandis que les prélèvements affectent indifféremment des individus atteints par la maladie ou immunisés, la production fait apparaître des individus jeunes, plus vulnérables à la maladie. De plus, la compensation peut être supérieure à la quantité prélevée et accroître la population globale.

    Les modèles classiques de prélèvement ne prennent pas encore en compte cette donnée épidémiologique. Mal ajusté dans le temps, le prélèvement peut conduire à l'extension de la maladie ou à l'extinction de l'espèce régulée. Par ailleurs, une stratégie de contention d'une épidémie qui serait basée sur des prélèvements, pourrait s'avérer contreproductive, comme le montrent des exemples passés. Les modélisationsmodélisations exploratoires présentées par les Dr. Choisy et Rohani revêtent une importance particulière dans le contexte de la grippe aviaire.

    Par Philippe Jamet