Le Comité régional de l'Organisation mondiale de la Santé pour l'Afrique, au cours duquel les ministres de la santé de 46 Etats Membres se réunissent, a déclaré que la Région africaine était en situation d'urgence pour la tuberculose : dans 18 pays africains le nombre annuel des nouveaux cas a quadruplé depuis 1990, il continue d'augmenter sur tout le continent et la maladie tue chaque année plus de 500 000 personnes.

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    Bactéries Mycobacterium tuberculosis

    Bactéries Mycobacterium tuberculosis

    Cette déclaration a été prononcée jeudi 25 août au soir, pendant la cinquante-cinquième session du Comité régional à Maputo (Mozambique). Elle invite les Etats Membres africains à engager davantage de ressources humaines et financières pour développer les programmes DOTS, et à étendre les interventions communes pour combattre à la fois la tuberculose et le VIH. Ces mesures et d'autres préconisées par le Comité englobent celles décrites dans le « projet » mis au point par l'OMS et le partenariat Halte à la tuberculose, qui demande US $2,2 milliards supplémentaires pour financer la lutte antituberculeuse en Afrique en 2006-2007.

    « Malgré des efforts louables de la part des pays et des partenaires dans la lutte contre la tuberculose, il n'y a pas eu d'effets significatifs sur l'épidémie qui a pris une ampleur sans précédent, constate le Dr Luis Gomes Sambo, Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique. Il faut donc prendre des mesures d'urgence extraordinaires, sinon la situation ne fera qu'empirer et les cibles fixées pour la tuberculose dans le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteintes. »

    A l'échelle mondiale, le VIH/SIDASIDA est le seul agent infectieux qui tue plus d'adultes que la tuberculose : on recense près de 9 millions de cas de tuberculose évolutive et 2 millions de décès par an. Bien que l'Afrique ne compte que 11 % de la population mondiale, elle concentre aujourd'hui plus du quart de la charge de cette maladie avec 2,4 millions de cas et 540 000 décès par an.

    A la fin des années 70 et au début des années 80, certains pays africains comme la Tanzanie, le Mozambique et le Malawi ont été à l'avant-garde de l'applicationapplication de ce qui allait devenir la stratégie mondiale de lutte contre la tuberculose, connue maintenant sous le nom de DOTS. Mais, au cours des 15 dernières années, l'incidenceincidence est montée en flèche dans la région à cause du VIH/SIDA, de la pauvreté et de l'affaiblissement des systèmes de santé : elle a été multipliée par quatre au Malawi et par cinq au Kenya, pour ne citer que les exemples les plus spectaculaires. Les pays ont consenti des efforts considérables pour venir à bout de cette maréemarée de cas, mais ils continuent d'être dépassés par la vitessevitesse de propagation de l'épidémie.