Le chômage altérerait-il les rythmes biologiques ? C’est ce que suggère une étude menée auprès de plus de 5.000 Finlandais, qui montre que les hommes sans emploi possèdent des télomères plus courts, un marqueur du vieillissement au niveau de l’ADN. Les femmes, elles, sont épargnées.

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    Les équipes de l'Imperial College de Londres et de l'université d’Oulu (Finlande) ont étudié les échantillons d'ADN de 5.620 Finlandais nés en 1966. Plus précisément, ils ont mesuré la longueur de leurs télomères. Situés à l'extrémité des chromosomes, ces derniers raccourcissent au fur et à mesure que les années passent. Ils constituent donc un excellent marqueur du vieillissement. Mais aussi d'affections comme le diabète de type 2 ou encore les maladies cardiovasculaires.

    Les scientifiques ont donc analysé la longueur de ces structures grâce à des échantillons sanguins prélevés en 1997. Ils ont observé parmi les hommes sans emploi depuis plus de deux ans, un raccourcissement prématuré de leurs télomèrestélomères, en comparaison avec des participants bénéficiant d'un emploi.

    Surprise, ce résultat paru dans Plos One n'a pas été constaté chez les femmes. Pour Jessica Buxton, de l'Imperial College de Londres, « des télomères courts sont liés à une multitude de maladies liées à l'âge et à une mortalité prématurée. Il a déjà été démontré que des événements traumatisants ou stressants au cours de l'enfance et de l'adolescenceadolescence pouvaient accélérer ce processus. En revanche concernant le chômage de longue duréedurée, c'est la première fois que nous l'étudions sous cet angle ». De nombreuses recherches ont en effet été menées sur les liens entre santé et chômage. Mais aucune ne s'était intéressée au vieillissement prématuré.