Alors que nous approchons des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi, Futura-Sciences vous propose de décrypter avec un œil scientifique une discipline étonnante : le saut à ski. N’hésitons pas à prendre un peu de hauteur.

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    J-30. Les prochains Jeux olympiques d’hiver ne manqueront pas d'animer l'actualité entre le 7 et le 23 février. La ville russe de Sotchi accueillera 98 épreuves de 15 disciplines différentes. Parmi elles, le saut à ski, sport très technique et dangereux pratiqué par des voltigeurs casse-cou. Au sommet d'un tremplin de plus de 100 m de long et fortement incliné, les participants s'élancent de leur mieux sur deux skis, afin d'effectuer le saut le plus long possible. Atteignant parfois plus de 100 km/h en bas de la piste d'élanélan, les grands spécialistes dépassent régulièrement la ligne des 130 m. Le record du monde, détenu par le Norvégien Johan Remen Evensen et réalisé sur un tremplin de vol à ski, est même de 246,5 m...

    Comment peuvent-ils aller si loin ? Il s'agit pour ces athlètes entraînés d'allier vitessevitesse et portanceportance. Durant la phase d'élan, les sauteurs à ski, vêtus d'une combinaison près du corps évitant les plis et limitant les forces de frottement, se courbent vers l'avant en fléchissant les genoux afin d'obtenir une meilleure pénétration dans l'airair et de maximiser leur vitesse.

    Le saut à ski est également l’une des deux épreuves d’une discipline appelée combiné nordique, à la suite de laquelle les skieurs s’affrontent dans une course de ski de fond dont les positions et les écarts au départ dépendent directement du saut. Le champion olympique en titre n’est autre que le Français Jason Lamy-Chappuis, à l’image. © Ski-VM 2011, picasaweb, cc by nc nd 3.0

    Le saut à ski est également l’une des deux épreuves d’une discipline appelée combiné nordique, à la suite de laquelle les skieurs s’affrontent dans une course de ski de fond dont les positions et les écarts au départ dépendent directement du saut. Le champion olympique en titre n’est autre que le Français Jason Lamy-Chappuis, à l’image. © Ski-VM 2011, picasaweb, cc by nc nd 3.0

    Le vol à ski, toute une technique

    Au bout du tremplin, ils tendent alors les jambes et effectuent un simple saut qui leur permet de prendre encore un peu de hauteur. Aussitôt en l'air, les pointes de pied se redressent et s'écartent, de manière à ce que les skis, longs et larges, prennent appui sur l'air en formant un V. Le corps s'incline vers l'avant, toujours dans l'optique d'optimiser la portance, et donc de mieux voler. Les bras sont légèrement écartés également. Contrairement à d'autres disciplines sportives, comme le cyclisme, l'athlétisme ou la voile, où le ventvent de face représente une gêne, au saut à ski, c'est un atout qui permet de sauter encore plus loin, car offrant un meilleur soutien au skieur.

    Pour éviter que le corps se brise à l'atterrissage, la piste est atténuée et l'angle d'incidence est relativement faible. Cette phase est éminemment technique, et entre même en ligne de compte dans la performance finale. Les juges, qui observent la scène, donnent une note technique à chaque participant qui complète la distance parcourue, afin de donner un score final qui détermine le classement. Le Suisse Simon Ammann, champion olympique en titre à Vancouver il y a quatre ans, figure une fois encore parmi les favoris pour la victoire finale sur le tremplin russe. Fera-t-il honneur à sa légende ?