L'analyse génétique d'une quarantaine de virus Zika montre que celui-ci a beaucoup évolué au cours des cinquante dernières années, avec des différences importantes entre souches africaines et asiatiques. C’est probablement une souche asiatique qui serait responsable de l’épidémie actuelle.

au sommaire


    Une étude, publiée dans la revue Cell Host and Microbe, révèle de nouvelles informations génétiques à propos du virus Zikavirus Zika : celui-ci aurait largement évolué au fil du temps. « Nous pensons que ces changements pourraient, tout au moins partiellement, expliquer pourquoi le virus a montré une capacité à se propager de façon exponentielle dans la population humaine en Amérique latine », a expliqué Genhong Cheng, professeur de microbiologie à l'université de Californie (Los Angeles, États-Unis) et principal auteur de ces travaux.

    « Ces variations pourraient permettre au virus une réplication plus efficace en envahissant de nouveaux tissus qui le protègent ou lui permettent d'échapper au système immunitaire », suppute-t-il. Cette étude repose sur une analyse génétique de quarante souches, dont trente isolées chez des humains, dix dans des moustiquesmoustiques et une chez un singe.

    Ces nouvelles informations génétiques vont probablement être utiles aux virologues pour déterminer comment un agent pathogène relativement inconnu a pu provoquer l'épidémie actuelle en Amérique latine, surtout au Brésil où plus d'un million et demi de cas ont été dénombrés depuis le début de cette flambée au printemps 2015.

    L'infection par le virus Zika est liée aux cas de microcéphalies observés chez les nouveau-nés. © idé

    L'infection par le virus Zika est liée aux cas de microcéphalies observés chez les nouveau-nés. © idé

    Des changements structurels importants chez le virus Zika

    Toutes les souches contemporaines du virus Zika trouvées chez des humains partagent davantage une séquence génétique similaire à celle de Malaisie de 1966, qu'à celle du Nigeria de 1968. Toutes les souches du virus Zika identifiées chez des humains durant l'épidémie actuelle (2015-2016) paraissent être plus apparentées au génotype de Polynésie française de 2013 qu'à celui de Micronésie de 2007, ce qui laisse penser que ces deux variantes ont évolué à partir d'une souche asiatique commune, selon ces chercheurs.

    La protéineprotéine formant la membrane du Zika a connu la plus forte variabilité dans les sous-types asiatiques circulant chez les humains que dans les sous-types véhiculés par les moustiques en Afrique. Une modélisationmodélisation suggère qu'une partie de cette grande variabilité aurait contribué à des changements structurels importants des souches de la lignée asiatique.

    Les futurs travaux de séquençageséquençage chercheront à comprendre comment exactement le virus Zika a provoqué l'épidémie de 2015-2016. Ce groupe de chercheurs et d'autres vont également s'efforcer d'élucider la structure des protéines virales, ce qui pourra aider à développer un vaccinvaccin et un antiviralantiviral efficaces.

    Cette étude a été financée notamment par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) et le ministère de la Science et de la technologie de Chine.