L’insuffisance rénale est l’une des complications graves du diabète, et peut mener jusqu’à la dialyse. Il n’existe pas aujourd’hui de médicament permettant de bloquer ce processus. Un anticorps monoclonal, actuellement à l’étude, pourrait permettre d’y parvenir.

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    Un nouveau traitement destiné aux diabétiques pourrait éviter ou retarder le développement d'une insuffisance rénale. © Destination Santé

    Un nouveau traitement destiné aux diabétiques pourrait éviter ou retarder le développement d'une insuffisance rénale. © Destination Santé

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    Une alliance entre les États-Unis et l'Allemagne - les laboratoires Lilly et Boehringer Ingelheim - vient de se constituer pour développer ce qui pourrait être le premier traitement antidiabétique par anticorps monoclonal anti-TGF bêtabêta. « Le TGF bêta est un facteur de croissance que l'on pense impliqué dans l'apparition de la fibrose. Celle-ci participe à la réduction de la fonction rénale qui aboutit à une insuffisance rénale » explique Myriam Rosilio, directrice de l'unité médicale d'endocrinodiabétologie chez Lilly France.

    « L'anticorps monoclonalmonoclonal qui cible ce facteur de croissance pourrait freiner l'entrée en dialyse des diabétiques atteints d'insuffisance rénaleinsuffisance rénale. » C'est un objectif majeur car le traitement par dialysedialyse est particulièrement lourd, et affecte gravement la qualité de vie. Or chaque année en France, 3.000 diabétiques débutent une dialyse.

    Il ne sera pas disponible avant 7 ou 8 ans

    Pour l'instant, il n'existe pas de traitement efficace contre cette complication du diabètediabète. « Une fois que le patient est entré en prédialyse, on ne peut rien faire et le seul traitement de l'insuffisance rénale chronique terminale est la dialyse - ou la greffegreffe de reinrein » souligne Myriam Rosilio. Cet anticorps monoclonal est donc réellement porteur d'espoir... mais un espoir lointain. Les essais cliniquesessais cliniques sont actuellement dans une phase précoce - la phase II - et le nouveau traitement ne sera pas sur le marché avant 7 ou 8 ans. À condition que tous les essais soient concluants. Ce nouveau médicament présente lui aussi un intérêt dans les complications rénales.

    L'alliance des deux laboratoires leur permettra aussi de développer et de commercialiser ensemble d'autres moléculesmolécules antidiabétiques, comme la linagliptine. Puisqu'il n'est pas excrété par les reins, son utilisation est plus facile chez les patients présentant une réduction de leur fonction rénale.