Les troubles obsessionnels compulsifs (Toc) apparaissent aussi bien chez les Hommes que chez les chiens. Si les symptômes et les traitements sont les mêmes, une étude vient de confirmer que les anomalies cérébrales sont également identiques. Tel chien, tel maître !

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    Les troubles obsessionnels compulsifs sont des troubles mentaux, qui, chez l’Homme comme chez le chien, se caractérisent par des anomalies dans le cerveau. Celles-ci sont les mêmes entre les deux espèces. © Heidi Cartwright, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Les troubles obsessionnels compulsifs sont des troubles mentaux, qui, chez l’Homme comme chez le chien, se caractérisent par des anomalies dans le cerveau. Celles-ci sont les mêmes entre les deux espèces. © Heidi Cartwright, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Les troubles obsessionnels compulsifs, souvent abrégés en Toc, correspondent à une maladie mentale caractérisée par des pensées intrusives et obsédantes, engendrant de l'anxiété. En réponse, le patient présente des comportements ritualisés, répétitifs et irraisonnés, empiétant sur sa vie quotidienne et gâchant ses journées.

    L'Homme n'est pas la seule victime de ces Toc : les chiens aussi peuvent présenter des troubles équivalents. Nos fidèles compagnons manifestent leur anxiété par des comportements stéréotypés et parfois destructeurs, pourchassant leur propre queue et mâchonnant machinalement tout un tas d'objets, y compris les beaux coussins neufs que l'on vient d'acheter.

    Les chiens anxieux et tristes se mettent parfois à présenter des comportements stéréotypés et étranges à nos yeux, comme tenter d'attraper leur queue et de la mordiller. Souvent, c'est parce qu'ils souffrent de Toc, exactement comme 2 % des êtres humains. © Melgupta, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Les chiens anxieux et tristes se mettent parfois à présenter des comportements stéréotypés et étranges à nos yeux, comme tenter d'attraper leur queue et de la mordiller. Souvent, c'est parce qu'ils souffrent de Toc, exactement comme 2 % des êtres humains. © Melgupta, Flickr, cc by nc sa 2.0

    L'origine de ces troubles humains et canins reste mal comprise. On sait cependant qu'ils partagent de nombreuses similitudes. Au-delà des symptômes, similaires, des gènes impliqués ont été répertoriés chez les deux espècesespèces et les traitements qui fonctionnent chez l'un sont également opérationnels chez l'autre. Y a-t-il encore d'autres points communs ? C'est ce qu'ont voulu voir des chercheurs de l'école vétérinairevétérinaire de l'université Tufts, dirigés par Niwako Ogata, qui ont repéré d'autres similarités, cette fois directement dans le cerveau.

    Toc, des cerveaux de chiens comme ceux des humains

    Quelque 16 dobermannsdobermanns ont joué les cobayes pour cette expérience et ont passé des IRM dans des machines normalement conçues pour des humains. La moitié des chienschiens souffrait de Toc, l'autre moitié faisait office de groupe contrôle. L'objectif était de comparer certains paramètres cérébraux entre les canidéscanidés, et de repérer si les divergences observées étaient identiques à celles retrouvées chez l'Homme.

    C'est effectivement le cas. Comme le montre l'étude, publiée dans Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatryles dobermanns atteints de Toc présentent les particularités retrouvées chez les patients humains. Globalement, les volumesvolumes cérébraux et de matièrematière grise se révèlent plus importants. En revanche, au niveau des cortex cingulaire antérieur droit ou insulaire antérieur droit, la matière grise est moins dense. Enfin, les scientifiques ont repéré davantage d'anisotropieanisotropie fractionnelle (certaines régions se développant plus que d'autres) au niveau du splénum du corps calleux, un paramètre directement en lien avec la sévérité de la maladie.

    Les anomalies cérébrales retrouvées chez les Hommes et les chiens souffrant de Toc étant identiques, les auteurs proposent donc de faire des canidés un modèle d'étude de ce trouble mental. Certains chiens, qualifiés de « mauvais » du fait de leur comportement inapproprié à nos yeuxyeux, pourraient donc contribuer à expliciter les bases neurales des Toc, afin d'aider les spécialistes à développer de meilleures thérapiesthérapies. Nos compagnons poilus pourraient aussi en profiter en retour !