A l'approche du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, l'Agence Nationale de Recherches sur le Sida (ANRS) lance un appel à volontaires pour participer à un nouvel essai de vaccin préventif contre le sida.

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    Image en microscopie électronique du virus VIH.

    Image en microscopie électronique du virus VIH.

    Ces volontaires participeront au premier essai vaccinal de phase II jamais réalisé dans ce domaine en France : l'essai ANRS VAC 18. Il s'agit également du premier essai de phase II en Europe. Une campagne d'information du public se déroulera les samedi 20 et dimanche 21 novembre dans plusieurs villes de France. Un numéro vert sera mis en place jusqu'au 15 décembre : 0 800 156 156.

    Le programme de recherche de I'ANRS

    Lancé il y a désormais 15 ans, le programme de recherche sur le vaccin de I'ANRS repose sur l'utilisation des lipopeptides. Les lipopeptides sont constitués de fragments de protéines du VIH (des peptides) et de lipides. Les peptides sont, comme les médicaments, synthétisés chimiquement et ne présentent de ce fait aucun risque. Les lipides favorisent la pénétration des peptides dans les cellules immunitaires.

    Dans les essais vaccinaux, les lipopeptides peuvent être utilisés seuls ou couplés à des vecteurs viraux recombinants: il s'agit de virusvirus inoffensifs pour l'homme (le plus fréquemment utilisé est le canarypox) dans lesquels des gènesgènes du VIH sont insérés. L'injection de lipopeptides vise à induire une réponse immunitaireréponse immunitaire de type cellulaire, c'est-à-dire reposant sur la production de cellules tueuses capables d'éliminer les cellules infectées par le VIH. Ces cellules sont appelées lymphocyteslymphocytes CD4 et CD8 (ou CTLCTL). Les essais réalisés jusque-là indiquent que les lipopeptides sont des bons candidats vaccins: ils montrent une bonne efficacité en terme de réponse immunitaire cellulaire et sont bien tolérés.

    «Cette approche est celle qui a montré une des meilleures performances jusqu'à présent en terme de réponse cellulaire, explique le Professeur Michel Kazatchkine. Elle s'inscrit en synergiesynergie avec les recherches vaccinales réalisées par d'autres instituts et par les industriels. Nous devrions disposer des résultats des essais lancés depuis le dernier «Appel à volontaires» et de ANRS VAC 18 -- si nous arrivons à le mener - d'ici fin 2006. Il devrait alors nous être possible de prendre une décision pour le lancement d'un essai d'efficacité à large échelle de notre candidat vaccin, en sachant que cette décision nécessitera un consensus international. »

    A ces essais réalisés en France par I'ANRS, il convient d'en ajouter un autre qui a débuté aux Etats-Unis en Mars dernier. « Réalisé en collaboration entre le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAIDNIAID) et I'ANRS, l'essai de phase 1/11 HVTN 042/ANRS VAC 19 évalue chez 175 volontaires américains la préparation vaccinale de I'ANRS (lipopeptides + canarypox) et va nous apporter également à l'échéance de 2006 des résultats indépendants sur notre stratégie », ajoute-t'il.

    Les différentes phases de test d'un vaccin

    Les essais de phase I sont menés sur des groupes de personnes séronégatives, à faible risque d'être infectées par le VIH. Ils ont pour but d'évaluer la tolérance de l'organisme aux préparations vaccinales et leur capacité à induire des réponses immunitaires.

    C'est seulement quand un essai de phase I a montré qu'un produit est bien toléré et induit des réponses immunitaires, dirigées contre plusieurs protéines du virus et persistantes, que le produit est évalué en phase II sur un plus grand nombre de personnes. L'objet des essais de phase II est de déterminer les meilleures conditions d'induction de réponses immunitaires.

    L'efficacité de la préparation vaccinale à protéger contre l'infection ne peut être testée dans un essai de phase III, mené sur des milliers de personnes, que lorsque les phases I et Il ont été concluantes.