On connaissait les robots ménagers, faites maintenant place aux robots médecins ! Des robots articulés intelligents pourraient en effet permettre aux victimes d’AVC de retrouver l’usage de leurs membres.

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    Pour retrouver une bonne motricité, le cerveau qui subit un AVC peut être entraîné par un robot. © pratis.com

    Pour retrouver une bonne motricité, le cerveau qui subit un AVC peut être entraîné par un robot. © pratis.com

    Si la consommation de café réduirait les risques d'accidents vasculaires cérébraux chez les femmes, les conséquences d'un AVC peuvent être dramatiques, allant jusqu'au décès de la victime. Pris à temps, l'hémorragie ou l'obstruction des vaisseaux sanguins du cerveau peuvent être soignés, mais les séquelles pour le patient sont souvent inévitables. Celles-ci peuvent être lourdes, en fonction de la région cérébrale ayant souffert du manque d'oxygène. Les effets les plus courants sont des paralysies, des problèmes d'élocution ou de compréhension, des troubles des émotions...

    La perte des cellules neuronales détruites doit être compensée par la reformation de circuits neuronaux permettant à l'action commandée par le cerveau d'être réellement effectuée. Ceci est possible grâce à l'étonnante plasticité du cerveau. Mais si les mouvementsmouvements perdus reviennent à la normale en peu de temps chez certains patients, de longs mois de rééducation sont parfois nécessaires pour retrouver une meilleure motricité, qui ne sera peut-être jamais parfaite.

    Le robot « bras de fer »

    En général, la rééducation s'effectue grâce au savoir-faire des kinésithérapeuteskinésithérapeutes et des ergothérapeutesergothérapeutes. Diverses activités sont pratiquées, pour remuscler les membres mais surtout pour réhabituer le cerveau à donner des signaux électriques correspondant à des ordres cohérents. Depuis quelques années, les progrès réalisés en robotique ont donné naissance à des robotsrobots-kinés, qui ont semble-t-il un grand intérêt thérapeutique pour les victimes d'AVCAVC.

    L'un de ces robots a été conçu par une équipe italienne de l'Université de Gênes et sa présentation a été publiée dans la revue Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation il y a un an. Braccio di Ferro (Bras de ferfer) ressemble effectivement à un bras mécanique, au bout duquel une poignée permet aux patients de s'agripper. Grâce à ses articulations et à son moteur, il peut guider les bras des patients pour leur faire dessiner un huit, mouvement simple qui paraît pourtant très compliqué à des hémiplégiques.

    Le robot Braccio di Ferro<em> </em>assure la rééducation des hémiplégiques, victimes d'AVC. <em>© </em>Vergaro<em> et al., Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation</em>

    Le robot Braccio di Ferro assure la rééducation des hémiplégiques, victimes d'AVC. © Vergaro et al., Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation

    Seuls, ils n'effectuent pas les bons mouvements, en élevant les épaules pour lever le bras, ou en avançant le torse pour avancer la main. Le robot entraîne le mouvement du bras des patients tout en s'opposant aux mouvements non appropriés. Pour les aider à progresser, la force appliquée est progressivement réduite pour s'adapter aux progrès des patients, grâce à sa mémoire qui lui permet de savoir quelle était l'intensité de la force appliquée à la dernière session.

    Les robots, nouveaux espoirs des personnes à mobilité réduite

    Un nouveau robot a également été présenté en février à la conférence internationale de l'American Stroke Association. Celui-ci possède différents programmes qui permettent d'aider les patients à effectuer divers mouvements des bras, avec cinq niveaux de force qui s'adaptent aux patients.

    Pour tester son efficacité, soixante patients victimes d'un AVC au cours des six semaines précédentes ont bénéficié, en plus des séances de rééducation classiques avec un thérapeute, de 40 minutes quotidiennes de robot ou d'auto-entraînement. Les résultats préliminaires sont en faveur du robot, qui redonne de meilleurs scores de mobilité. Selon les auteurs japonais de l'Université de Kitasato, le robot assure les exercices répétitifs en respectant exactement le mouvement adéquat, ce qui évite la prise de mauvaises habitudes et de douleurs éventuelles.

    Après le eLEGS qui aide les personnes à mobilité réduite à remarcher et les robots infirmiers attendus dans les hôpitaux, le robot de rééducation confirme une fois de plus que la robotiquerobotique est un outil prometteur dans le domaine médical.