Lors d'une étude réalisée au Cameroun, des chercheurs ont mis en évidence la présence de virus infectant ordinairement les singes chez des personnes ayant des contacts avec de la viande de brousse fraîche. Deux de ces virus n'avaient jamais été isolés chez l'Homme. Cette découverte est plutôt inquiétante puisque les scientifiques voyaient le passage réussi d'un virus d'une espèce à une autre comme un événement rare. Il semble que ce type de sauts soit plus fréquents que l'on ne se l'imaginait.

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    Les gorilles font partie des espèces menacées par la consommation de viande de brousse

    Les gorilles font partie des espèces menacées par la consommation de viande de brousse

    L'émergenceémergence du VIH, le virus du sida, est due au passage du VISVIS du singe à l'homme. L'identification de 2 nouveaux virus par Nathan Wolfe et son équipe du Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health de Baltimore, semble indiquer que ces phénomènes de sauts ne soient pas dû au hasard. Portant sur 930 échantillons sanguins prélevés sur des chasseurs et des personnes manipulant de la viande de brousse, l'étude a montré que 13 d'entre eux étaient infectés par des rétrovirus d'origine simienne et 2 par de nouvelles souches humaines, à savoir HTLV-3 et HTLV-4 qui sont proche des déjà connues HTVL-1 et HTVL-2 (souches peu pathogènespathogènes mais pouvant cependant entraîner une leucémieleucémie dans 1% des cas). « Ce qui est de plus en plus évident, c'est que la chasse et la découpe de primatesprimates non humains sont associés avec la transmission de rétrovirus à l'Homme », dit Wolfe.

    Pour Martine Peeters, la découverte de HTLV-3 et HTLV-4 n'est pas une surprise. Avec son équipe, cette chercheuse du Laboratoire sur les Rétrovirus de l'Institut de Recherche pour le Développement de Montpellier, avait, avec d'autres équipes scientifiques, décrit le TLV-3 chez des primates du Cameroun en 2004. L'apparition du HTLV- 3, son équivalent pour l'Homme, n'était, selon elle, pas inattendue. Bien que ces nouveaux virus ne semblent pas être une menace pour la santé mondiale, Peeters prévient que « cela montre qu'il existe toujours des transmissions rétrovirale du primate à l'humain, et que peut-être un jour un autre SIV pourrait devenir un autre HIV».