Ses longs travaux sur l'autophagie, ce mécanisme autodestructeur de la cellule, vaut le prix Nobel 2016 de médecine et physiologie au chercheur japonais Yoshinori Ohsumi. Ses découvertes sur les fondements génétiques de ce phénomène, impliqué dans des maladies comme le cancer, ont ouvert de nouvelles pistes pour de futurs traitements possibles.

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    Récompensé pour ses recherches commencées dans les années 1990, le Japonais Yoshinori Ohsumi (Tokyo Institute of Technology) explore une piste initiée dans les années 1960 : l'autophagie, ce mécanisme par lequel une cellule détruit une partie d'elle-même. Cette exploration avait déjà valu le prix Nobel de médecine 1974, à Christian de Duve (qui a forgé le terme), Albert Claude et George Emil Palade pour leur étude de nouvelles structures de la cellule, les lysosomes.

    L'autophagie revêt des aspects variés et des rôles multiples, comme le recyclagerecyclage de moléculesmolécules de la cellule ou, à plus grande échelle, de nombreux organites, et on parle alors de macroautophagie. Elle est utile durant la formation de l'embryon, peut être déclenchée quand la cellule subit des dommages ou manque de nutriments et est également impliquée dans des maladies.

    Schéma d'un épisode de macroautophagie. Un autophagosome se forme (suite de dessins, de gauche à droite), entouré d'une double membrane, englobant du matériel présent dans le cytoplasme. Ce globule se ferme puis fusionne avec un lysosome, dont les enzymes vont aider à la destruction du contenu. © Assemblée Nobel

    Schéma d'un épisode de macroautophagie. Un autophagosome se forme (suite de dessins, de gauche à droite), entouré d'une double membrane, englobant du matériel présent dans le cytoplasme. Ce globule se ferme puis fusionne avec un lysosome, dont les enzymes vont aider à la destruction du contenu. © Assemblée Nobel

    L'autophagie est sans doute une clé pour comprendre certaines maladies

    Une structure clé a été découverte, l'autophagosome, plutôt étrange, impliquée dans la macroautophagie. Sphérique, entourée d'une double membrane, elle est capable de tout avaler sur son passage, gobant des mitochondriesmitochondries et tout ce qui se trouve dans le cytoplasmecytoplasme de la cellule.

    L'équipe de Yoshinori Ohsumi a décrit pour la première fois les mécanismes génétiquesgénétiques sous-jacents à ces mécanismes, chez la levurelevure puis chez d'autres organismes, dont les mammifères. La famille de gènesgènes impliqués a été baptisée ATG (autophagy related genes).

    Ces découvertes de biologie cellulairebiologie cellulaire sont aussi des avancées médicales car ces mécanismes d'autophagie sont impliqués dans plusieurs maladies, notamment des cancers et des maladies neurologiquesmaladies neurologiques, comme Parkinson et Alzheimer. En 2013, nous relations une piste de traitement de la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer, qui ciblait une protéineprotéine, la bécline 1, impliquée dans l'autophagie.