Maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, concentration anormale d’enzymes hépatiques… Selon une étude britannique, le bisphénol A, largement utilisé dans les plastiques alimentaires, serait particulièrement nocif pour la santé humaine. Partiellement interdit au Canada, ce produit avait déjà fait l'objet de fortes suspicions.

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    Quel risque pour les bébés ? © FunKa-Lerele/ Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    Quel risque pour les bébés ? © FunKa-Lerele/ Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    Le bisphénol Abisphénol A, ou BPA, est de nouveau sur la sellette. Employé comme élément de base (monomère) dans la fabrication de polymèrespolymères, notamment les polycarbonates, il était considéré à l'origine de sa découverte... comme un œstrogèneœstrogène de synthèse (c'est-à-dire mimant l'activité de cette hormone sexuelle féminine). Les polycarbonates, se présentant comme un plastiqueplastique transparenttransparent, sont partout autour de nous. On les trouve dans les CDCD mais aussi, et surtout, dans les emballages et les récipients alimentaires, comme les biberons.

    D'après l'étude menée par David Melzer et son équipe de la Peninsula Medical School (Exeter, dans le centre de l'Angleterre), le BPA constituerait un risque. Nul besoin d'ingurgiter de grandes quantités de ce composé chimique, une exposition régulière à de faibles doses suffirait.

    Le danger n'est cependant pas réellement démontré et, d'ailleurs, l'Agence américaine des médicaments (FDA) a même réitéré mardi les conclusions de son rapport préliminaire publié en août dernier, et selon lequel le BPA ne présentait pas de risque pour la santé.

    « Il est clair que des travaux complémentaires seront nécessaires pour confirmer nos conclusions » a tenu à préciser le Pr David Melzer Son équipe a passé en revue les dossiers médicaux de 1.455 adultes âgés de 18 à 74 ans. Tous ont vu la concentration de BPA dans leurs urines mesurée, puis rapprochée de leur état général de santé.

    Résultat, « les participants qui présentaient les plus forts résidus de BPA avaient presque trois fois plus de risque que la moyenne de souffrir d'une maladie cardiovasculaire ou d'un diabète de type 2, constate David Melzer. Des anomaliesanomalies hépatiques ont également été relevées chez plusieurs participants ». Rien de bien rassurant donc...

    Certes, la nocivité du BPA est soupçonnée depuis longtemps. Dès 2003, une étude pointait déjà le rôle nocif du BPA dans la multiplication cellulaire des embryonsembryons de souris. Au Canada, au nom du principe de précautionprincipe de précaution, le BPA a été interdit dans les biberons. Mais c'est bien la première fois qu'un lien est établi entre ce composé chimique et le développement de maladies chez l'homme.