En passant au crible une cinquantaine d'études sur l'effet de régimes alimentaires à long terme (plus d'un an) et regroupant près de 70.000 personnes aux États-Unis, des chercheurs concluent que des régimes pauvres en graisses ne sont pas les plus efficaces pour perdre du poids. Mieux vaut réduire l'apport en sucres et, d'une manière générale, en calories. Bref, éviter les excès…

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    Il n'existe « aucune preuve pour recommander des régimes pauvres en graisses », souligne le docteur Deirdre Tobias (Brigham and Women's Hospital and Harvard Medical School, Boston, Massachusetts, États-Unis), l'auteur principal de cette analyse de 53 études scientifiques, englobant plus de 68.000 adultes de plusieurs pays. « La science ne soutient pas les régimes à faible teneur en matièresmatières grasses comme la stratégie de perte de poids optimale à long terme », assure-t-il. En revanche, les régimes à faible teneur en glucides [sucres et glucides complexes comme l'amidon des féculents, NDLRNDLR] permettent une perte de poids supérieure, de l'ordre de 1 kgkg, à celle obtenue (360 grammes) avec des régimes pauvres en graisses au bout d'un an, d'après ce travail publié dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology.

    Alors que le surpoids et l'obésité augmentent dans le monde de façon alarmante, l'identification de stratégies efficaces pour la maîtrise du poids devient capitale. Les graisses alimentaires ont longtemps été la cible des régimes pour diverses raisons, en particulier parce que chaque gramme de graisse contient plus du double de calories qu'un gramme de glucides ou de protéinesprotéines (9 kilocalories ou calories/g, contre 4), notent les auteurs. Et elles font l'objet d'études contradictoires.

    C'est plutôt l'apport en sucres qu'il faut modérer, plus que celui en graisses. © FotoosVanRobin, Flickr, CC by-sa 2.0

    C'est plutôt l'apport en sucres qu'il faut modérer, plus que celui en graisses. © FotoosVanRobin, Flickr, CC by-sa 2.0

    Un bon régime : manger moins et bouger plus

    Les conseils diététiques recommandant d'éliminer les graisses reposent sur « l'idée que la simple réduction de l'apport en graisses va naturellement conduire à une perte de poids », souligne le docteur Tobias dans un communiqué. Mais il estime que son étude apporte de « solidessolides arguments » indiquant que tel n'est pas le cas. « Ce qui semble clair, c'est que l'adhésion au régime alimentaire sur le long terme est catastrophique, indépendamment de savoir s'il s'agit de régimes pauvres en graisse ou d'autres régimes qui sont prescrits », écrit, dans un commentaire publié avec l'étude, Kevin Hall de l'Institut national du diabètediabète et des maladies digestives et rénales (Maryland, États-Unis).

    Le meilleur régime est de manger moins et faire plus d'exercices, selon les spécialistes. « Pour moi, le message à retenir de cette étude est que l'apport énergétique détermine l'importance de la perte de poids plutôt que les proportions relatives de lipideslipides et de glucides dans l'alimentation », souligne pour sa part, Tom Sanders du King College de Londres, via le Science Media Centre.