Déjà utilisé pour traiter des maladies du foie, l’AUDC semble ralentir le développement de la maladie de Parkinson. Testé avec succès dans un modèle animal, il pourrait faire l'objet de futurs essais cliniques chez l'Homme.


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    Ce médicament était déjà sur le marché, les essais cliniques pourraient être menés plus rapidement. © epSos.de, Flickr, CC by 2.0

    Ce médicament était déjà sur le marché, les essais cliniques pourraient être menés plus rapidement. © epSos.de, Flickr, CC by 2.0

    La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative qui se manifeste par la dégénérescence des neurones dopaminergiques. Cette pathologie présente des facteurs héréditaires et environnementaux. Parmi les formes familiales de maladie de Parkinson, certaines sont liées à une mutation du gène de la dardarine (LRKK2) : une mutation du gène LRRK2 est même la cause héréditaire la plus courante de la maladie de Parkinson.

    Les neurones ont des besoins énergétiques importants. C'est pourquoi si les mitochondries (les usines énergétiques des cellules) sont déficientes, le système nerveux peut être affecté. Or, les patients qui possèdent la mutation LRRK2, mais aussi d'autres malades touchés par la maladie de Parkinson, présentent des problèmes mitochondriaux.

    Dans une étude publiée dans Neurology, des chercheurs des universités de Sheffield et d'York (Royaume-Uni) ont testé un médicament, l'AUDC, ou acideacide ursodésoxycholique, dans un modèle animal de Parkinson. L'AUDC est un acide biliaire présent dans la bilebile humaine, mais aussi en grande quantité dans celle de l'ours brun, d'où son nom ; il est utilisé pour traiter des maladies cholestatiques du foiefoie (cirrhosecirrhose biliaire). Dans une étude datant de 2013, l'AUDC avait été identifié parmi 2.000 moléculesmolécules comme efficace pour restaurer la fonction mitochondriale.

    Les chercheurs ont travaillé sur un modèle de mouche portant la même mutation que certains patients souffrant de Parkinson. © Image Editor (photographe : André Karwath aka Aka), Flickr, CC by sa 2.0
    Les chercheurs ont travaillé sur un modèle de mouche portant la même mutation que certains patients souffrant de Parkinson. © Image Editor (photographe : André Karwath aka Aka), Flickr, CC by sa 2.0

    L’AUDC bénéfique pour les mitochondries

    Les chercheurs ont testé l'AUDC sur le fonctionnement neuronal in vivoin vivo en utilisant la mouche Drosophila melanogaster. Chez la drosophiledrosophile, les problèmes induits par la mutation LRKK2 sur les neurones dopaminergiques peuvent être suivis par la perte de la fonction visuelle. Les chercheurs ont ainsi montré que les mouches mutées pour LRKK2 conservaient leur réponse visuelle lorsqu'elles étaient nourries avec l'AUDC, comme l'explique Chris Elliott : « Le fait de nourrir les mouches avec de l'AUDC partiellement au cours de leur vie diminue la vitessevitesse à laquelle le cerveaucerveau de la mouche dégénère ». La signalisation dopaminergique était donc sauvée par l'AUDC.

    En plus d'empêcher la perte de vision, la molécule améliorait la fonction mitochondriale chez ces mouches, comme le souligne Heather Mortiboys, principale auteure de l'article : « L'AUDC améliore la fonction mitochondriale comme cela a été démontré par l'augmentation de la consommation d'oxygène et des niveaux d'énergieénergie cellulaire ». Ces effets bénéfiques sur la fonction mitochondriale et les neurones dopaminergiques suggèrent donc que l'AUDC représente un médicament prometteur pour de futurs essais cliniquesessais cliniques.