Une équipe d’épidémiologistes espagnols s’est intéressée à l’analyse du taux de survie de patients atteints de cancers, cinq ans après leur diagnostic. Les résultats sont proches des chiffres européens, et très variables en fonction des types de tumeurs.

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    Les cancers ne sont plus synonymes de décès. Près de trois patients sur quatre survivent plus de cinq ans après le diagnostic. Crédits DR.

    Les cancers ne sont plus synonymes de décès. Près de trois patients sur quatre survivent plus de cinq ans après le diagnostic. Crédits DR.

    Le cancer est un diagnostic qui fait toujours peur. Pourtant, toutes les tumeurs ne se valent pas et leur agressivité varie en fonction de l'organe touché. Pour mieux appréhender leurs différences et améliorer les pronostics, une équipe d'épidémiologistes espagnols a recensé les chiffres de leur pays, en fonction des types de cancer, des régions et de l'âge des patients, et a comparé les résultats aux autres pays européens.

    María Dolores Chirlaque et ses collègues du service d’épidémiologie du département de la santé et de la consommation à Murcia, se sont intéressés à neuf types de cancer : sein, poumon, côloncôlon, rectumrectum, prostateprostate, ovaireovaire, testiculetesticule, mélanomemélanome de la peau et lymphomelymphome de Hodgkin.

    Les patients de huit régions espagnoles ont été inclus dans cette étude : le Pays Basque, la Navarre, la région de Murcia et les provinces de Gérone, de Tarragone, de Castellón, d'Albacete et de GrenadeGrenade. Au total, les chercheurs ont étudié le cas de 57.622 patients, diagnostiqués entre 1995 et 1999, et les ont suivi jusqu'au 31 décembre 2004.

    Les taux de survie, cinq ans après le diagnostic, ont été calculés de manière statistique et les résultats ont été publiés dans le journal Annals of Oncology. Les différences par rapport aux moyennes européennes sont minimes, puisque les chiffres varient au maximum de 2%. Les meilleurs taux de survie en Europe sont observés dans les pays nordiques (Finlande, Suède, Norvège, Islande). A l'inverse, les cancers sont les plus dévastateurs en République Tchèque, en Pologne et en Slovénie.

    Le cancer du poumon (ici visible dans l'encadré) est un des cancers les plus mortels, avec seulement 10% de survie cinq ans après le diagnotic. © Lange123 / Licence Creative Commons

    Le cancer du poumon (ici visible dans l'encadré) est un des cancers les plus mortels, avec seulement 10% de survie cinq ans après le diagnotic. © Lange123 / Licence Creative Commons

    Testicule 1 – Poumon 0

    En fonction des régions espagnoles, les plus grandes variations (calcul du ratio) s'observent pour le cancer du poumoncancer du poumon (12,4% en Navarre contre 6,1% en province de Grenade), et les plus faibles pour le cancer du seincancer du sein (91,3% dans la province de Castellón contre 81,2% dans celle d'Albacete).

    Le meilleur taux de survie revient au cancer du testiculecancer du testicule (95%), et le moins bon au cancer du poumon, avec seulement 10% de survie des patients à cinq ans.

    Les cancers du côloncancers du côlon et du rectum, les plus courants si l'on regroupe les deux sexes, présentent des taux respectifs de 54,7 et 50,2%.

    Le cancer de la prostate, le plus fréquent chez les hommes, présente un bon taux de survie, avec 76% et même 80% dans le groupe des patients âgés de 45 à 74 ans. Le cancer le plus courant chez les femmes, le cancer du sein, est encore mieux soigné, avec un taux de survie moyen de 83%. Ces deux cancers sont mieux surmontés par les adultes d'âge moyen que par les jeunes.

    Les patientes du cancer de l'ovairecancer de l'ovaire sont 43% à survivre cinq ans après le diagnostic, essentiellement les jeunes de 15 à 44 ans (70%) alors qu'elles ne sont que 19% après 74 ans.

    Le lymphome de Hodgkin présente un bon taux de survie (85%), surtout chez les jeunes adultes (92%). Le mélanome, quant à lui, atteint 85% de survie, et les femmes y survivent mieux que les hommes.

    D'un point de vue général, trois patients sur quatre guérissent du cancer (à l'exception du cancer du poumon). Le cancer ne doit donc plus être considéré comme fatal, même si la préventionprévention est le meilleur des traitements.