Les chirurgiens-dentistes font écouter de la musique à leurs patients dans la salle d'attente pour diminuer leur stress. Une étude menée par des anesthésistes états-uniens montre qu'écouter du jazz après une opération contribue aussi à réduire le rythme cardiaque et à limiter l'anxiété.

au sommaire


    Écouter du jazz suite à une opération chirurgicale permettrait de réduire le rythme cardiaque et ainsi limiter l'anxiété des patients : c'est ce qu'il ressort d'une petite étude présentée lors du congrès américain annuel d'Anesthésiologie, qui vient de se clore à La Nouvelle-Orléans. Pour gérer les douleurs post-opératoires, les chercheurs notent aussi que les casques antibruit ont fait leur preuve lors de leur étude.

    « L'idée d'avoir à subir une opération chirurgicale -- en plus des peurs associées à l'anesthésie -- crée un stress émotionnel et de l'angoisse pour de nombreux patients, a noté le docteur Flower Austin, en charge de cette étude au Penn State Milton S. Hershey Medical Center. Les anesthésistes donnent des antidouleurs à leurs patients juste après l'intervention. Mais certains de ces médicaments peuvent entraîner d'importants effets secondaires. »


    Une improvisation très célèbre de Miles Davis a été utilisée par Louis Malle pour son film, Ascenseur pour l'échafaud. © Michel8665, YouTube

    Une alternative aux antidouleurs

    Le docteur Austin et son équipe ont fait appel à 56 patientes volontaires qui devaient subir une hystérectomiehystérectomie (ablationablation de l'utérusutérus). On fit écouter du jazz à 28 d'entre elles suite à l'opération alors que l'autre moitié du groupe testé devait porter un casque antibruit. Les chercheurs ont mesuré le rythme cardiaque, la tension, la douleur et le niveau de stress des patientes pendant 30 minutes après l'opération, en comparaison avec les données collectées juste avant de proposer ces casques aux patientes.

    Il en ressort que le rythme cardiaque des deux groupes de femmes baissait considérablement, mais que celles qui écoutaient du jazz affichaient un rythme cardiaque plus bas que les autres après 20 minutes d'écoute. En revanche, celles qui portaient des casques antibruit rapportaient moins de douleurs que l'autre groupe après 10 minutes de port.

    « Notre objectif est de trouver comment incorporer cela à nos soins, note le docteur Austin. Nous avons besoin de déterminer quel type de musique fonctionne le mieux, à quel moment l'écouter et savoir à quel moment le silence devrait prévaloir. Mais il est évident que la musique, ainsi que le silence, sont des moyens abordables, non-invasifsinvasifs et qu'ils peuvent accroître la satisfaction des patients. »