Les médecins libéraux se font rares et vieux... Les jeunes diplômés délaissent la pratique libérale au profit d'emplois salariés. C'est le constat d'un nouveau bilan du Conseil de l'Ordre des médecins, qui parle de pénurie à venir.

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    La médecine libérale n'attire visiblement plus guère les jeunes médecins. © Liv Friis-Larsen/Fotolia

    La médecine libérale n'attire visiblement plus guère les jeunes médecins. © Liv Friis-Larsen/Fotolia

    Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a présenté ce matin et pour la première fois ses 23 Atlas régionaux de la démographie médicale (un par région plus un pour les Dom-Tom). C'est – une nouvelle fois – l’occasion de sonner l’alarme. « Cette année, la diminution du nombre de médecins en activité (2%) devient vraiment importante » résume le Conseil. Au total, 19 régions enregistrent une baisse de leurs effectifs...

    Au-delà des inégalités, la principale inquiétude concerne la pénurie à venir des médecins, généralistes comme spécialistes. A l’échelle nationale, « quinze spécialités n’ont enregistré aucune inscription entre le premier janvier 2008 et le premier janvier 2009 » alerte le Conseil de l’Ordre. En 2008, seulement un nouvel inscrit à l’Ordre sur dix s’est installé en pratique libérale. Les deux tiers (66%) ont opté pour le salariat (hôpital, maison de retraite, industrie pharmaceutique…) et 25% choisissent de devenir remplaçant.

    Paris et Côte d'Azur privilégiées...

    Le vieillissement du corps médical se confirme plus que jamais. « La tranche d’âge des moins de 40 ans diminue de 12% alors que celle des plus de 50 ans augmente de 53% » ajoute le CNOM. Actuellement en France, l’âge moyen d’un médecin est de 51 ans.

    « Les inégalités territoriales s’accentuent » observe le CNOM. C’est en Picardie où la densité médicale est la plus faible (voir aussi le communiqué du CNOM). En 20 ans, le nombre de nouveaux inscrits a diminué de 29% tandis que celui des sortants a augmenté de… 130% ! A l’inverse, la Corse, en particulier les villes côtières comme Bastia, attire particulièrement les jeunes médecins. Ces derniers courtisent aussi la côte provençale. D’ailleurs pour la première fois, la région Paca détrône l’Ile-de-France avec la plus forte densité médicale du pays (375 médecins pour 100.000 habitants contre 373 pour 100.000). Mais l’analyse régionale des données met en évidence de fortes disparités entre la côte et l’arrière-pays.

    Si l’Ile-de-France n’est plus globalement la région la mieux lotie, elle concentre encore 22,4% des médecins de la Métropole. La majorité exerce à Paris, où la densité moyenne est de 742 pour 100.000 habitants (le record du pays) contre 223,1 pour 100.000 en Seine-et-Marne.

    Pour une approche locale. Pour le CNOM, opposé à « des mesures coercitives », il devient urgent de « repenser complètement l’exercice de la médecine ». En outre, ajoute le Conseil de l'Ordre, la situation décrite dans ces Atlas « montre que l’organisation de l’accès aux soins sur le territoire nécessite une approche régionale et départementale ».