L’épidémie de choléra qui sévit en Haïti serait bien originaire d’Asie, d’après les données issues du séquençage du génome de la souche bactérienne impliquée. Ces résultats redonnent du crédit aux rumeurs qui supposaient l’import du vibrion cholérique par des soldats népalais.

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    L'épidémie de choléra se poursuit en Haïti, avec déjà plus de 2.000 morts à déplorer. © PAHO

    L'épidémie de choléra se poursuit en Haïti, avec déjà plus de 2.000 morts à déplorer. © PAHO

    Le vibrion à l'origine de l'épidémie de choléra qui frappe Haïti depuis maintenant plusieurs semaines, aurait été importé d'Asie du Sud-Est. Des chercheurs de plusieurs universités américaines l'affirment dans le New England Journal of Medicine. Ils ont pour cela de solidessolides preuves scientifiques.

    « Nos données montrent clairement que l'épidémie de choléra qui a débuté en Haïti est due à un vibrion cholériquevibrion cholérique importé d'Asie du Sud-Est et lié à des activités humaines, précise Matthew Waldor du Howard Hugues Medical Institute, dans le Maryland. Il est donc très peu probable que la situation sanitaire du pays après le tremblement de terre de janvier dernier, soit à l'origine de cette flambée épidémique. Nos résultats contredisent en tout cas cette hypothèse. »

    Déjà plus de 2.000 morts

    Pour Matthew Waldor, cette découverte de l'origine du vibrion est une bonne nouvelle. « Des mesures de contrôle de l'épidémie, associées à la vaccination, pourraient permettre d'en limiter l'ampleur ». Cette découverte accrédite également l'hypothèse de Renaud Piarroux. Cet épidémiologiste français estime en effet que l'épidémie de choléra aurait débuté dans un camp de soldats népalais, membres de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah). Ce camp est situé à Mirebalais, dans la région centre d'Haïti.

    Au 6 décembre, l'Organisation panaméricaine de la santé - Bureau régional de l'OMS pour les Amériques - avait recensé 91.770 cas dont 2.071 mortels.

    Le choléra, toxi-infection intestinale due au vibrion cholérique, se transmet par la consommation d'eau ou d'aliments contaminés. Et plus rarement, par contact direct avec un malade. La maladie se manifeste par des diarrhéesdiarrhées intenses. En l'absence de prise en charge adéquate, celles-ci peuvent provoquer la déshydratationdéshydratation du patient. Le traitement consiste essentiellement à compenser les pertes hydriques et électrolytiques - en eau et en minérauxminéraux, donc. Il repose sur l'administration de sels de réhydratation orale (SRO), ainsi que sur une antibiothérapie destinée à éliminer le vibrion. S'ils sont pris en charge rapidement toutefois, près de 80 % des patients peuvent être guéris grâce aux seuls SRO, selon l'OMS.