Deux cas mortels de grippe H7N9 viennent d’être relatés en Chine. Une troisième personne, une femme, serait elle-aussi infectée et dans un état critique. Ce virus, courant chez les oiseaux, n’avait jamais été rencontré chez l’Homme. Il ne semble pas transmissible entre humains mais toutes les questions à son sujet n’ont pas été résolues…

au sommaire


    On dénombrerait en tout 16 souches virales de la grippe aviaire, et la majorité serait inoffensive pour nous. Mais quelques-unes, quand elles franchissent la barrière des espèces, peuvent devenir mortelles... © Sanofi-Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    On dénombrerait en tout 16 souches virales de la grippe aviaire, et la majorité serait inoffensive pour nous. Mais quelques-unes, quand elles franchissent la barrière des espèces, peuvent devenir mortelles... © Sanofi-Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Napoléon Bonaparte aurait déclaré en 1816 depuis l'île de Sainte-Hélène que le jour où la Chine s'éveillera, le monde tremblera. Aujourd'hui, c'est un pathogène microscopique qui suscite l'inquiétude de l'Empire du Milieu. À Shanghai, le virus de la grippe aviaire H7N9 vient de tuer deux hommes au cours du mois dernier. Chose malheureusement originale puisqu'inédite : jamais cette souche n'avait été détectée dans l'espèceespèce humaine.

    Le premier, âgé de 87 ans, est tombé malade le 19 février dernier, son état nécessitant une hospitalisation. De la fièvre, suivie d'une toux et d'une pneumonie aiguë sévère ont entraîné une défaillance générale, conduisant à sa mort le 4 mars dernier. Le deuxième homme a quant à lui contracté les premiers symptômes le 27 février, avant de connaître pareil sort jusqu'au 10 mars.

    Dans la ville de Chuzhou, une femme de 35 ans a également été infectée par le virus H7N9 le jour du décès du jeune homme. Aux dernières nouvelles, elle est toujours en vie mais dans un état critique à l'hôpital de Nankin.

    Le virus de la grippe H7N9, à priori pas transmissible entre humains

    Ces cas viennent d'être révélés par la Commission nationale chinoise de la santé et du planning familial. Les scientifiques affiliésaffiliés au ministère de la Santé du pays se penchent déjà sur ce virus et ces mystères, avec le soutien de l'OMS. Pour l'heure, nous n'en sommes qu'aux premières suggestions, mais ces éléments semblent rassurants.

    La Chine est un pays plutôt vulnérable face à la grippe aviaire. En effet, s'il est le territoire le plus peuplé du monde, il détient également le record du nombre de volailles qui y sont élevées. © Anna Strumillo, Fotopédia, cc by nc nd 3.0

    La Chine est un pays plutôt vulnérable face à la grippe aviaire. En effet, s'il est le territoire le plus peuplé du monde, il détient également le record du nombre de volailles qui y sont élevées. © Anna Strumillo, Fotopédia, cc by nc nd 3.0

    Bien qu'on ignore encore comment ces trois personnes ont été infectées, on suppose que le virus a été transmis suite à un contact rapproché avec des volailles contaminées. En effet, le pathogène ne semble pas contagieuxcontagieux d'Homme à Homme.

    Pourtant, des indices auraient pu laisser penser l'inverse. En effet, les deux fils de la première victime ont eux aussi été hospitalisés à la même période que leur père pour des symptômes similaires. Le plus jeune, âgé de 55 ans, a même succombé à une insuffisance respiratoire. Le second est rentré sain et sauf chez lui. Les trois histoires sont-elles liées ? Apparemment non, le virus H7N9 n'ayant pas été retrouvé chez ces deux hommes.

    Peu de risques pour la population selon l’OMS

    Les chercheurs ont ensuite testé les 88 personnes en contact direct avec les trois malades avérés de cette nouvelle grippe aviaire, et aucun d'eux ne porteporte les marques d'une infection par ce virus, considéré jusqu'alors comme difficilement transmissible de l’animal à l’Homme et faiblement pathogène.

    À la lueur de ces éléments, l'OMSOMS, à travers les mots de son porte-parole local Timothy O'Leary, semble plutôt optimiste. Ce dernier estime que les risques pour la population devraient être faibles. Cependant, à l'instar du H5N1, un autre virus de la grippevirus de la grippe aviaire à l'origine de 371 décès sur 622 infections depuis 2003, il pourrait tuer d'autres personnes. Or, comme pour son tristement célèbre cousin, il n'existe encore aucun vaccin capable de contrer H7N9.

    Pour l'heure donc, il n'y a pas de raison de s'inquiéter, les scientifiques s'attaquant à la question. Mais il faut rester vigilant car on n'est jamais à l'abri de recombinaisonsrecombinaisons et de mutations rendant le pathogène plus contagieux. S'il venait à se transmettre aussi facilement que le virus de la grippe saisonnière qui a sévi sur la France cette année, à l'origine d'une épidémie record, les dégâts pourraient être autrement plus conséquents.