« Lève-toi et marche. » C’est ce que pourront peut-être entendre dès 2014 des personnes paralysées des membres inférieurs quand elles se seront équipées de cet exosquelette robotisé particulièrement léger et transportable. Il permet à des paraplégiques de rester debout, de marcher, de sauter et de monter des marches.

au sommaire


    Les personnes paraplégiques sont atteintes d'une paralysie des membres inférieurs et ne peuvent plus marcher. Voilà une nouvelle qui pourrait les réjouir, et elle émane tout droit de la Vanderbilt University de Nashville (États-Unis) : des scientifiques y ont conçu un exosquelette robotisé qui permet à ces patients de se ternir droit, de marcher, de sauter ou de monter des marches.

    Rien qu'aux États-Unis, il y aurait entre 236.000 et 327.000 personnes atteintes de lésions de la moelle épinière, parmi lesquelles 155.000 seraient paraplégiques. Ces accidents apparaissent en moyenne à l'âge de 41 ans, et représentent des coûts de l'ordre du million d'euros sur le reste de la vie de la personne.

    Un exosquelette à utiliser comme un Segway

    Attachés solidement au niveau abdominal, des supports rigides partent de la hanche jusqu'aux genoux, puis du genou jusqu'au pied, l'interface entre les deux étant motorisée et contrôlée par ordinateurordinateur. L'ensemble est doté de batteries dernier cri avec une grande autonomieautonomie.

    Michael Goldfarb, l'un de ses concepteurs, le décrit comme un Segway avec des jambes. Pour marcher, il suffit de se pencher vers l'avant. Si on appuie vers l'arrière durant quelques secondes, la jambe se replie et la personne peut s'asseoir. Pour se remettre debout, il lui suffit de se pencher quelques secondes vers l'avant. Ce robot est conçu pour s'adapter à la force du patient. Une personne partiellement paralysée pourra faire travailler ses muscles, le reste du travail étant effectué par l'exosqueletteexosquelette. Pour les personnes complètement paralysées, c'est l'outillage qui fait le tout.

    Ou presque... Car pour maintenir l'ensemble droit, il faut être équipé de béquilles. Sans elles, le patient paraplégique risquerait de tomber.

    Brian Shaffer est une des rares personnes à avoir pu tester l'exosquelette. Il a été ravi de l'expérience et de pouvoir remarcher. © Joe Howell, <em>Vanderbilt University</em>

    Brian Shaffer est une des rares personnes à avoir pu tester l'exosquelette. Il a été ravi de l'expérience et de pouvoir remarcher. © Joe Howell, Vanderbilt University

    Des paraplégiques capables de marcher de nouveau

    Pour Brian Shaffer, ayant perdu l'usage de ses jambes à la suite d'un accident de voiturevoiture la nuit du réveillon de Noël 2010, le test est positif. « C'est incroyable de pouvoir se remettre debout. Cela demande de la concentration pour le maîtriser dans un premier temps, mais une fois qu'on a le truc, ce n'est pas si dur : le robotrobot fait tout le travail. »

    Cet exosquelette n'est pas le premier du genre. Deux concurrents, des marques israélienne (Argo Medical Technologies) et californienne (Ekso Bionics) tentent déjà de conquérir le marché américain. Tous deux fournissent aussi la possibilité aux personnes paralysées de marcher et de se tenir droit.

    Seulement, le robot de la Vanderbilt University est moins lourd (12 kgkg contre 20 pour ses concurrents) et de plus petite taille, facilitant son transport même pour quelqu'un se déplaçant en fauteuil roulant. À l'inverse de ses rivaux, il est équipé d'électrodesélectrodes qui stimulent électriquement les jambes du patient, afin de favoriser le développement musculaire pour ceux qui n'ont perdu toute leurs sensations ou pour favoriser la circulation chez ceux atteints de paralysie complète.

    Des détails qu'il reste à peaufiner

    Le coût éventuel n'a pas encore été débattu. Les autres modèles ne se vendent pas moins de 140.000 dollars (108.000 euros) pour le moment. Les concepteurs espèrent pouvoir casser les prix, en jouant sur le fait qu'il demande moins de matièresmatières premières pour être produit. En revanche, les joujoux technologiques qui le composent ne le démocratiseront pas de sitôt.

    Quoi qu'il en soit, aucun de ces modèles n'est encore accessible depuis chez soi. L'heure n'est donc pas encore à la banalisation. Mais les chercheurs de la Vanderbilt University se sont fixés l'année 2014 comme objectif. Un pari ambitieux. D'autant qu'à l'heure actuelle, il ne peut convenir à tous les patients. Il faut encore être suffisamment en bonne santé et avoir une musculature du haut du corps assez puissante pour tenir sur des béquilles. Ce qui n'est pas le cas de toutes les personnes contraintes à vivre en chaise roulante depuis des mois voire des années...