Malgré les outils de contraception qui permettent à priori de choisir la date de naissance de ses enfants, ce n'est pas si simple ! Pour la première fois depuis des siècles, le printemps n'est plus la saison propice aux bébés...

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    Les bébés ne naissent plus majoritairement au printemps. Les vêtements doivent donc également s'adapter... © Etolane, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    Les bébés ne naissent plus majoritairement au printemps. Les vêtements doivent donc également s'adapter... © Etolane, Flickr, CC by-nc-nd 2.0

    La reproduction est un phénomène naturel et instinctif, qui chez l'Homme est synonyme de plaisir. Il est d'ailleurs l'un des rares animaux à s'adonner à des pratiques sexuelles en dehors de tout projet de conception. Les améliorations de la contraception, qui est devenue accessible au plus grand nombre, ont notamment permis de limiter les naissances, et de « choisir » le moment propice à la venue d'un enfant au sein d'un couple. Mais est-il vraiment possible de choisir la date de la naissance de son enfant ? Une étude réalisée par Arnaud Régnier-Loilier et Jean-Marc Rohrbasser de l'Institut national d'études démographiques (Ined) montre que ce n'est pas si simple !

    D'un point de vue biologique déjà, tout n'est pas gagné d'avance. Si l'homme est « toujours prêt » grâce à la production ininterrompue de spermatozoïdes, le cycle ovulatoire de la femme restreint à seulement quelques jours la période mensuelle où la fécondation est possible. Même si une douzaine de possibilités de grossesse se succèdent en une année, la probabilité de conception n'est que de 20 à 25 % par cycle.

    Lorsque le désir d'enfant conduit à l'arrêt de la contraception, un délai de six mois en moyenne est alors nécessaire à un début de grossesse. Autrement dit, si l'on suit ces faits, la répartition des naissances, neuf mois plus tard, est donc théoriquement aléatoire. Or il n'en est rien ! Et cette répartition non aléatoire des naissances était déjà visible quelques siècles en arrière, à une époque où la contraception n'existait pas encore. 

    La pilule est une méthode de contraception efficace, mais l'arrêt de sa prise ne signifie pas forcément la naissance d'un bébé neuf mois plus tard ! © Ceridwen, Wikimedia, CC by-sa 2.0

    La pilule est une méthode de contraception efficace, mais l'arrêt de sa prise ne signifie pas forcément la naissance d'un bébé neuf mois plus tard ! © Ceridwen, Wikimedia, CC by-sa 2.0 

    Religion et agriculture

    Ainsi, au XVIIe siècle, le nombre de naissances atteignait un très fort pic entre les mois de janvier et d'avril, et donc un pic de conception neuf mois auparavant (entre avril et juillet). Bien que les scientifiques de l'époque qui s'intéressaient déjà au phénomène imaginaient que la saisonsaison printanière était plus propice à la vie, il semble que la cause de cette répartition des naissances soit davantage à imputer à la saisonnalité des événements naturels liés à l'agricultureagriculture (grands travaux des champs en fin d'été), à la religion chrétienne (période d'abstinence pendant le Carême et l'avent) et au grand nombre de mariages au printemps (avec les premières relations intimes des nouveaux couples).

    Cette répartition a longtemps été la norme, même jusqu'au XXe siècle, mais l'amplitude des variations a considérablement chuté (d'un facteur 1,8 au XVIIe siècle à un facteur 1,2 au début du XXe), lissant de plus en plus la courbe et contredisant la théorie d'une saison naturellement plus propice à la conception. Sans parler des guerres mondiales qui ont modifié ponctuellement les dates de conception des enfants, le rythme saisonnier de la vie économique a désormais une grande influence : les vacances estivales sont un moment privilégié des couples, qui trouvent plus de temps pour concrétiser leur désir d'enfant.

    Le pic s’est déplacé de mai à septembre

    Mais depuis les années 1970, le pic de naissances en mai s'est progressivement déplacé au mois de septembre. Pourtant, les vacances restent principalement prises en été, et les parents déclarent toujours préférer le printemps pour l'arrivée de leur enfant (27 % pour le mois de mai, contre 2 % pour le mois de septembre). Les fêtes de fin d'année perturberaient les habitudes, y compris les moyens de contraception, favorisant les oublis de pilule et les « accidentsaccidents » !

    Quoi qu'il en soit, si votre désir d'enfant s'ajoute à la volonté de ne jamais oublier son anniversaire, n'attendez plus pour le concevoir : un bébé qui naîtra le 11 novembre 2011 (11/11/11) doit être conçu en ce Mois de l'amour !

    0211-Amour

    Tout savoir sur l'amour

    Les dessous scientifiques de l'amour sont réunis dans notre page spéciale. Découvrez en quatre épisodes les secrets du désir et du plaisir. Accédez aux coulisses de la vie. Enfin, laissez-vous surprendre par les superpouvoirs des bébés. Retrouvez l'intégralité des épisodes ici : 

     

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