D’où vient le curieux syndrome de Kawasaki, un mal qui, comme son nom le suggère, frappe surtout l’Extrême-Orient, mais pas seulement ? Une étude suggère que le responsable serait un champignon microscopique amené depuis la Chine par le vent.

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    Le syndrome de Kawasakisyndrome de Kawasaki a été pour la première fois décrit en 1967 au Japon. Même si depuis, il a été observé dans le monde entier, son incidence reste plus élevée en Asie. Il se traduit par une fièvre prolongée associée à des éruptions cutanées, une rougeur des yeux, de la bouche, des lèvres et de la langue, ainsi qu'à un gonflement des mains et des pieds et une desquamation.

    En 2011, une équipe de l'université de Californie de San Diego (UCSD) avait démontré que l'agent infectieux responsable du syndrome était véhiculé par les vents. Pour cela ils s'étaient appuyés sur des relevés atmosphériques et océanographiques effectués au Japon, juste avant le début de chacune des épidémies récentes, à savoir celles de 1979, 1982 et 1986. Il ne leur restait plus qu'à trouver le potentiel agent infectieux.

     Le syndrome de Kawasaki est une maladie infantile immunologique, se caractérisant par une forte fièvre qui dure et qui ne baisse pas malgré les médicaments antipyrétiques, avec inflammation de la muqueuse buccale et de l’épiderme. Elle n’est qu’exceptionnellement mortelle. © Dong Soo Kim, Wikipédia, cc by 2.0

    Le syndrome de Kawasaki est une maladie infantile immunologique, se caractérisant par une forte fièvre qui dure et qui ne baisse pas malgré les médicaments antipyrétiques, avec inflammation de la muqueuse buccale et de l’épiderme. Elle n’est qu’exceptionnellement mortelle. © Dong Soo Kim, Wikipédia, cc by 2.0

    Un Candida candidat

    Peut-être viennent-ils de le découvrir. En continuant sur leur hypothèse, ils ont cette fois analysé la présence de particules dans les ventsvents en provenance du nord-est de la Chine. Le temps d'incubation très court du syndrome (moins de 24 heures) leur faisant soupçonner une origine fongique. Résultat, ils y ont retrouvé une concentration « remarquablement élevée d'un champignon de type Candida ».

    « C'est le meilleur indice que nous ayons jusqu'ici, indique Jane Burns, principale auteure de ce travail publié dans PnasMais il faut rester prudent. C'est une situation à la Sherlock Holmes. Nous devons découvrir ce qui a évolué dans les habitudes du nord-est de la Chine - notamment en matièrematière d'agriculture - depuis 60 ans. » Seules de futures recherches nous le diront.