Depuis 1990, l'étude de cohorte prospective E3N, menée par Françoise Clavel-Chapelon (Directrice de recherche Inserm-Institut Gustave Roussy) étudie les facteurs de risque de cancer parmi une population de près de 100 000 femmes affiliées à la MGEN (Mutuelle Générale de l'Education Nationale). Son équipe s'est intéressée notamment à la relation entre activité physique et risque de cancer du sein.

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    L'effet de l'activité physique sur le risque de cancer du sein précisé

    L'effet de l'activité physique sur le risque de cancer du sein précisé

    Les résultats de cette étude sont publiés dans le numéro de janvier 2006 du Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention. Ils révèlent que plus on pratique d'activité physiquephysique, plus on diminue le risque de cancer du sein, dés lors qu'il s'agit d'une activité physique soutenue.

    Le bénéfice de l'activité physique dans la diminution du risque de cancer du sein est aujourd'hui établi par différentes études. Il restait à définir plus précisément l'intensité, la fréquence et le type d'activité bénéfique. C'est ce qu'a cherché à établir l'équipe de Françoise Clavel-Chapelon en analysant les réponses aux questions posées par autoquestionnaires à quelque 100 000 femmes nées entre 1925 et 1950, sur leur mode de vie et leur état de santé.

    En utilisant l'information de questionnaires adressés entre 1990 et juillet 2002, les chercheurs se sont attachés à quantifier l'activité physique régulière de ces femmes.

    Différentes questions étaient posées aux participantes E3N, portant sur la distance quotidienne parcourue à pied, le nombre d'étages gravis, le nombre d'heures hebdomadaires consacrées à un « grand » ou « léger » ménage, à des activités sportives ou de loisirs pratiquées de manière soutenue ou modérée (voir la distinction ci-dessous). Au cours du suivi, 3 424 femmes ont vu se développer un cancer du sein.

    Un risque inversé selon l'énergie dépensée

    Les chercheurs de l'Inserm confirment que le risque de cancer du sein diminue d'autant plus que l'activité est importante au cours de la semaine. En effet, les femmes qui déclarent 14 heures ou plus de léger ménage par semaine voient une diminution modérée du risque de cancer du sein, -de l'ordre de 18%-, comparée aux femmes n'ayant pas une telle activité.

    Françoise Clavel-Chapelon et son équipe montrent non seulement que la quantité d'heures d'activités physiques est importante mais également que l'intensité de l'activité influe de manière primordiale sur le risque de cancer du sein. Ainsi, chez les femmes qui déclarent 5 heures hebdomadaires ou plus d'activités de loisirs à intensité soutenue, la diminution du risque de cancer du sein est plus marquée -de l'ordre de 38%- par rapport aux femmes qui ne font aucune activité physique.

    Par ailleurs, Françoise Clavel-Chapelon et son équipe relèvent que cette baisse du risque associée à une activité physique soutenue est également présente chez les femmes considérées comme « à risque de cancer du sein », c'est-à-dire chez les femmes en surpoidssurpoids, les femmes qui n'ont pas eu d'enfant, les utilisatrices de THS et les femmes ayant un antécédent familial de cancer du sein.

    En conclusion, les auteurs de l'étude soulignent que « la pratique régulière d'une activité physique soutenue favorise une baisse non négligeable du risque de cancer du sein, même chez les populations présentant des antécédents familiaux ou d'autres facteurs de risquefacteurs de risque de cancer du sein ». « Ces résultats nous paraissent essentiels en terme de santé publique explique Françoise Clavel-Chapelon car ce cancer représente plus du tiers des cancers féminins et correspond à 10 000 décès par an environ. »