En Guinée, le nombre de cas de fièvre hémorragique causée par le virus Ébola ne cesse d’augmenter. Les organisations non gouvernementales (ONG) sont sur le qui-vive pour endiguer cette nouvelle épidémie mortelle.

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    Pour faire face à l'épidémie d'Ébola en Guinée, les ONG vont augmenter les effectifs du personnel présent sur place. Les soignants doivent porter des vêtements de protection pour se prémunir d’une contamination par le virus. © Médecins sans frontières

    Pour faire face à l'épidémie d'Ébola en Guinée, les ONG vont augmenter les effectifs du personnel présent sur place. Les soignants doivent porter des vêtements de protection pour se prémunir d’une contamination par le virus. © Médecins sans frontières

    L'épidémie d’Ébola, qui sévit depuis le 9 février dernier, se poursuit en Guinée. Selon les dernières données recueillies par l'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS), 127 cas ont été observés depuis le début de la flambée, dont 35 ont été confirmés en laboratoire. Au total, 83 patients sont décédés, soit un taux de létalité de 65 %. La plupart ont été détectés dans le sud du pays, notamment à Guékédou. Mais Conakry, la capitale, n'est pas épargnée et les laboratoires effectuent à présent les analyses des cas suspects.

    Le Liberia a de son côté enregistré sept cas suspects, parmi lesquels deux ont été confirmés chez des patients s'étant rendus en Guinée. Dans ce pays frontalier, quatre décès ont été notifiés. L'autre pays voisin, la Sierra Leone, maintient son niveau élevé de vigilance après le décès de deux patients suspectés d'avoir contracté le virus Ébola en Guinée.

    Pour travailler sur le virus Ébola, des mesures particulières doivent être prises. Les scientifiques sont revêtus d'une combinaison protectrice et travaillent dans des laboratoires de classification P4. Ces derniers sont totalement hermétiques et constitués de plusieurs sas de décontamination. © Wikimedia Commons, DP

    Pour travailler sur le virus Ébola, des mesures particulières doivent être prises. Les scientifiques sont revêtus d'une combinaison protectrice et travaillent dans des laboratoires de classification P4. Ces derniers sont totalement hermétiques et constitués de plusieurs sas de décontamination. © Wikimedia Commons, DP

    Épidémie d’Ébola d’une ampleur encore jamais vue

    « Nous sommes confrontés à une épidémie d'une ampleur encore jamais vue », a souligné Mariano Lugli, le coordinateur de Médecins sans frontières (MSF) dans la capitale guinéenne. « Les précédentes flambées étaient plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés ». La dissémination observée aujourd'hui complique donc énormément la tâche des ONG qui œuvrent au contrôle de l'épidémie.

    « Sur place, une soixantaine de spécialistes expérimentés dans la réponse aux épidémies de fièvre hémorragique seront répartis entre Conakry et le sud-est du pays d'ici la fin de semaine », informe MSF. « En outre, 40 tonnes de matériel ont déjà été acheminées par avion pour tenter d'endiguer au plus vite la contaminationcontamination. »

    Le personnel chargé de prendre soin des malades doit porter des vêtements de protection, notamment des masques et des gants pour se prémunir d'une éventuelle contamination. « L'identification des personnes qui auraient pu être en contact avec les malades est essentielle, explique l'OMS. Leur isolement est l'unique moyen de casser la chaîne de transmission du virus, car il n'existe de nos jours ni vaccin ni traitement contre Ébola. » « À ce jour, 400 personnes sont suivies médicalement et 20 patients sont placés en quarantaine », indique l'agence onusienne. « Pour affirmer que l'épidémie est sous contrôle, il faudrait que 42 jours s'écoulent sans qu'aucun nouveau cas soit confirmé. »