Des chercheurs français de l'Institut national de la recherche médicale (Inserm) en collaboration avec une équipe américaine de l'université de Stanford pensent avoir mis le doigt sur ce qui pourrait être un mécanisme déclencheur de la dermatite atopique. Détails. 


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    La dermatite atopique est actuellement considérée comme une maladie chronique favorisée par des facteurs génétiques altérant la barrière cutanée des malades. Ces derniers doivent alors vivre avec des symptômes peu agréables : peau sèche, douleurs, démangeaisons, plaques rouges intempestives, etc. 

    Les mécanismes à l'œuvre dans cette pathologie sont encore mal identifiés. Néanmoins, on sait, grâce à des expériences antérieures, que plus la maladie est sévère, plus le sang des patients est chargé en neuropeptides (des messagers chimiques envoyés par les neuronesneurones) et en enzymesenzymes caractérisant la présence de mastocytesmastocytes (des grosses cellules immunitaires). Ces deux équipes se sont alors demandé s'il existait une interaction entre ces différents acteurs. C'était l'objectif de leur recherche, parue dans la revue Nature

      La qualité de vie des malades est grandement altérée dans cette maladie. © Carolyn, Flickr, CC by-nd 2.0 
      La qualité de vie des malades est grandement altérée dans cette maladie. © Carolyn, Flickr, CC by-nd 2.0 

    La découverte d'unités neuro-immunes sensorielles

    Dans l'étude dirigée par Nicolas Gaudenzio, chercheur Inserm à l'UMR1056, les scientifiques ont travaillé sur des modèles animaux souffrant de dermatite atopique. Ils ont découvert que les mastocytes et les neurones sensitifs s'agglutinaient entre eux au niveau du dermederme.

    En présence d'acariensacariens par exemple, ces unités parviennent à détecter les allergènesallergènes et à déclencher une réponse inflammatoire allergique. Ce qui est intéressant, c'est que ces unités sont aussi présentes chez des individus sains.

    Les hypothèses germent alors dans la tête des chercheurs : « elles doivent constituer un mécanisme de défense de l'organisme et leur fonctionnement pourrait être altéré chez les patients souffrant de dermatite atopique », soulève Nicolas Gaudenzio. Enfin, l'histoire ne s'arrête pas là. Les nouvelles ambitions des expérimentateurs sont d'identifier les liens moléculaires entre ces unités et d'identifier des moléculesmolécules qui permettraient de bloquer ces interactions. Si ces unités constituent bien un mécanisme déclencheur, cela pourrait potentiellement permettre de rendre une qualité de vie acceptable aux malades. Affaire à suivre.